2013, année préélectorale, dont on pouvait penser qu’elle pourrait échapper à la splendide ignorance qu’affiche Bouteflika envers le peuple algérien – que ses affidés somment d’admirer sinon de vénérer – n’a pas échappé à la règle. Pas de message pour les indigènes. Celui qui ne manque aucune occasion pour saluer l’anniversaire du roi de Brunei ou de tous les puissants de la planète, qui s’associe au bonheur et à la fierté des nations qui célèbrent leur fête nationale est resté muet ce 31 décembre.
Comment expliquer autant d’outrecuidance envers la collectivité nationale et se poser à longueur d’années et de mandats comme son sauveur ? A un trimestre d’une élection dont Bouteflika ne dit pas qu’il va se désengager, les courtisans courent et se courbent pour glapir qu’il n’y a aucune issue en Algérie si celui qui ignore ses habitants ne se reconduit pas à une charge suprême dont il peine à assurer le minimum symbolique. Depuis quelques semaines, la possibilité d’une candidature de Bouteflika étant de plus en plus sujette à caution, les pensionnaires de la rente murmurent que si le messie ne veut ou ne peut pas redescendre dans l’arène, il lui revient de droit de désigner l’héritier.
Voici ce qu’a donné comme analyse à propos de ce souverain dédain un ancien ministre qui a, entre autre, harcelé sa secrétaire et qui ne désespère d’être repêché, la semaine dernière lors d’une soirée bien arrosée au Club des Pins : « C’est faire un mauvais procès à Bouteflika que de l’attaquer sur ce point. Benflis, candidat potentiel a été une carpe pendant 10 ans et Hamrouche qui, mine de rien, attend toujours d’être « rappelé » est muet depuis 1991. »
Oui, mais Bouteflika est chef d’Etat en poste et on aurait aimé que des responsables qui postulent à la magistrature suprême concourent sur d’autres considérations que la durée du silence qu’ils se sont imposé.
Ali Garichi