Jour de colère devant la présidence

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Enseignants contractuels, chômeurs et ressortissants algériens en Libye ont tenu, hier, un rassemblement devant la présidence de la République.

Les manifestants, qui ont prévu de passer la nuit sur place, demandent de négocier avec le premier magistrat du pays et revendiquent leur intégration, des postes d’emploi et une prise en charge.

Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – La contestation sociale prend de l’ampleur. Les enseignants contractuels, le collectif des chômeurs et les Algériens rapatriés récemment de Libye ont manifesté, hier, devant la présidence. Rien ne peut, visiblement, entacher la détermination des enseignants contractuels. Ils ont occupé à 10h du matin le trottoir en face de la présidence de la République, à El- Mouradia, déterminés à ne pas quitter les lieux.

«Nous allons passer cette nuit et toutes les nuits ici jusqu’à ce que le Président décide de nous recevoir», ont-ils pesté à l’égard des services de sécurité. Meriem Maârouf, représentante des enseignants contractuels, a rappelé que leur plate-forme de revendications a été déposée il y a trois semaines auprès du conseiller de la présidence qui leur avait promis une solution.

«Le conseiller de la présidence nous a promis que d’ici 21 jours, nos préoccupations seront réglées. Nous avons attendu et rien n’a été fait. Aujourd’hui, nous ne voulons négocier avec personne, le seul interlocuteur que nous exigeons, c’est le président», a indiqué cette représentante.

«Pour quitter les lieux, nous devons avoir une décision d’intégration», ont indiqué les manifestants. Et de poursuivre : «Nous avons formé des élèves qui sont aujourd’hui des enseignants permanents, alors que nous sommes toujours contractuels. Nous avons passé les concours de la Fonction publique, en vain.»

Par ailleurs, le collectif des chômeurs qui devait initialement marcher de la place des Martyrs vers la présidence a décidé, devant l’important dispositif policier déployé, de rejoindre les contractuels. Créée le 6 février dernier, le Collectif des chômeurs lutte pour le droit des chômeurs au travail. «De l’emploi pour tous», lit-on sur les banderoles.

De leur côté, les Algériens rapatriés de Libye, fin février dernier, réclament la prise en charge qui leur a été promise par les autorités algériennes. Ils disent avoir été totalement abandonnés par les autorités algériennes après avoir tout laissé derrière eux en Libye.

«Les autorités algériennes nous ont promis une prise en charge en Algérie. Et une fois sur place, nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous sommes sans argent et sans domicile, depuis notre arrivée. Nous passons la nuit à la gare routière du Caroubier avec nos familles», dénoncent-ils.

Exhibant une lettre du ministère des Affaires étrangères et du secrétariat d’Etat chargé de la Communauté algérienne à l’étranger qui demande aux walis de prendre en charge ces familles, les manifestants affirment que «le wali ne veut rien faire» pour eux».

S. A.