En prévision de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », un cordon sécuritaire complémentaire sera mis en place dans les wilayas d’Annaba, Skikda, Jijel et El Tarf.
« Le plan spécial « Constantine, capitale de la culture arabe » va s’étendre sur toute la durée de la manifestation. Il s’agit d’assurer protection et sécurité aux invités étrangers lors de leurs déplacements dans ces wilayas », a précisé le responsable de la communication à la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud. Aussi, le dispositif sécuritaire au niveau des sites touristiques, des lieux publics et des plages, mis en place durant les week-ends, a été renforcé, a-t-on constaté sur place. Concernant la saison estivale, les commissions sécuritaires de ces wilayas viennent de finaliser les préparatifs. Cette année, les travaux d’entretien des plages et des sites d’accueil ont commencé très tôt. « C’est l’une des recommandations du commandement de la Gendarmerie nationale », a signalé l’officier supérieur. C’est dans ce sens que les responsables des services de sécurité de la wilaya de Jijel ont prévu le renforcement du dispositif sécuritaire en prévision de l’afflux des estivants.
La grotte merveilleuse de Dar El Oued fermée
A Jijel, la situation sécuritaire s’est nettement améliorée. Les flux sur les plages, les forêts et les lieux publics renseignent sur la stabilité progressive dans cette wilaya. 15h30. La plage de Dar El Oued, à l’entrée de la ville de Ziama Mansouria, connaît déjà l’affluence de nombreuses familles venues des wilayas limitrophes, notamment de Bejaïa et Constantine. La plage est traversée par un petit oued, offrant aux visiteurs un bain de fraîcheur en cette journée de printemps. Ici, le visiteur a aussi l’opportunité de découvrir les grottes merveilleuses de Dar El Oued, mais malheureusement elles sont fermées sur décision de l’APC. « Elles sont ouvertes aux visiteurs durant la saison estivale seulement », a déploré un citoyen habitué des lieux. La grotte a été découverte en 1917 lors des travaux de l’ouverture du tronçon routier Jijel-Bejaïa. A l’intérieur, la température ne dépasse jamais les 18 degrés. « C’est un vrai musée naturel », enchaîne notre interlocuteur. D’autres familles, venues de Constantine, Batna et Bejaïa, sont attirées par la plage. « C’est calme et sécurisé », a assuré une Constantinoise qui n’a pas hésité à y planter un parasol et une table. Des gendarmes appuyés par des SSI assuraient la sécurité des lieux. « Un dispositif sécuritaire est mis en place durant les week-ends et les vacances scolaires pour faciliter la circulation routière et sécuriser le site », a précisé le chef de la brigade territoriale de Ziama Mansouria, Mohamed Krattar.
Un seul hôtel dans une commune touristique par excellence
La commune, qui abrite une population de plus de 100.000 habitants, reçoit plus de un million d’estivants passagers, selon son P/APC. Toutefois, les infrastructures hôtelières font cruellement défaut. D’ailleurs, la wilaya ne compte aucun établissement hôtelier classé. A Ziama Mansouria, un seul hôtel existe. Et même la formule « hébergement chez l’habitant » n’a pas été une réussite selon un responsable de la Direction de wilaya du tourisme et de l’artisanat. Et pour cause, « un petit appartement situé loin des plages et parfois isolé est loué entre 5.000 et 8.000 DA la nuitée », regrette un estivant de Batna. A quelques kilomètres de Ziama Mansouria, on trouve le parc animalier Kissir d’El Aouna. Ce lieu d’attraction est devenu, ces dernières années, selon des citoyens, la destination des estivants. « Le nombre de visiteurs atteint 25.000 par jour en été », a précisé la directrice du parc, Hassiba Benhious. C’est un « un projet citoyen » dont l’objectif est de préserver l’environnement tant par sa valeur éducative que touristique. A 18h, le lieu grouillait encore de monde. Pas moins de quarante-cinq espèces, locales et exotiques, y sont hébergées. Des aires de pique-nique et de jeux pour enfants, ainsi que des lieux de restauration sont également mis à la disposition des visiteurs. « On vient chaque week-end durant les vacances et la saison estivale dans ce parc magnifique », ont confié des visiteurs.
La vie revient aux mechtas désertées
Le parc ferme ses portes à 19h. Des visiteurs, dont la plupart sont venus de Bejaïa et Constantine, rentrent chez eux par route. Dans les années 1990, cela aurait été qualifié d’aventure périlleuse. « Plusieurs axes routiers étaient coupés à la circulation à cause des faux barrages notamment sur la route reliant Jijel à Bejaïa ou Constantine. Circuler après 16h, c’était une aventure », se souvient ce chauffeur de taxi. Le retour de la sécurité a encouragé les populations qui ont quitté leurs hameaux à y retourner. Des familles des mechtas de Tighladene, Gueroua, Aouaâsna, Adjemani, Ouled Bourenane et Lalouaoucha se sont réinstallées dans ces localités montagneuses notamment suite à l’ouverture de deux brigades territoriales de la GN à Iraguen et Selma en 2012 et 2013. Trois nouvelles brigades sont en cours de réalisation à Ouled Asker, Bordj Taher et Ouled Yahia, a annoncé, hier, le commandant du groupement territorial de la GN de Jijel, le lieutenant-colonel Hocine Aouiz, ajoutant que le taux de couverture sécuritaire est de 89,28%. Mais beaucoup reste à faire et à construire dans une région accusant un énorme retard à tous les niveaux.
N. B.