Le lait en sachet subventionné est un produit rarissime sur les étals des marchands des produits alimentaires à l’échelle de wilaya.
Une simple virée dans les communes de la wilaya nous renseigne sur l’ampleur de cette pénurie qui touche ce produit de large consommation, très prisé par les consommateurs issus de bourses moyennes.
Nous avons constaté, par ailleurs, le retour en force d’interminables files devant les grandes surfaces commerciales et vendeurs de lait. Un phénomène qui nous fait rappeler les fameux Souk-el-Fellah et leurs lots de pénuries ainsi que la réapparition de la vente concomitante.
Il y a lieu de souligner que cette pénurie a lourdement pénalisé les bourses moyennes qui sont obligées de se rabattre sur le lait en boîte en payant le prix fort.
Certaines sources attribuent cette crise de lait à la réduction de la quantité de la poudre de lait octroyée aux laiteries suite aux mesures prises par le gouvernement relatives à la réduction de la facture d’importation.
Il y a lieu de souligner que sur les quatre laiteries qui existent dans la wilaya de Jijel, deux seulement bénéficient du quota de la poudre de lait dont le prix est subventionné par les pouvoirs publics.
Par contre, certains connaisseurs au fait de ce dossier épineux, réfutent cette version en affirmant que la poudre de lait est l’objet de toutes les spéculations.
Plus loin, un ancien cadre du commerce nous a confié qu’une bonne partie à l’échelle nationale de cette poudre se vend au marché de Hamiz à Alger, aux fabricants des produits dérivés de lait tels les yaourts, soulignant que certaines quantités de poudre qui sont destinées en principe aux laiteries du pays octroyées par l’Office interprofessionnel de lait prennent la direction du marché informel qui échappe aux services de contrôle de l’Etat.
Une pratique qui doit inciter les services concernés de revoir la politique de subvention qui profite aux spéculateurs au détriment des citoyens au revenu modeste, touchés de plein fouet par l’érosion du pouvoir d’achat dans «une économie» où la logique informelle impose sa loi.
Benahmed Ammar