L’association Iqra de lutte contre l’analphabétisme a bénéficié d’un nouveau siège qui a été ouvert dimanche dernier à Jijel en présence de Aïcha Barki, présidente de cette association nationale, et des autorités de la wilaya.
Lors de la cérémonie inaugurale qui s’est déroulée en présence du wali, Ali Bedrici, et du directeur de wilaya de l’éducation, Mourad Boukhalfa, le responsable local de cette association a indiqué qu’installé dans un ensemble ayant servi dans les années 1980 de crèche communale et de jardin d’enfants, ce siège, « fonctionnel et mieux adapté » aux activités d’Iqra, a « difficilement survécu durant 15 ans dans un réduit, au pied de la bibliothèque communale ».
Ce nouveau siège, qui a fait l’objet de travaux de réfection et de réhabilitation pour l’adapter à ses nouvelles missions, est composé de plusieurs bureaux et dépendances, a indiqué le même responsable à l’APS.
Couvrant la majorité des 28 communes de la wilaya de Jijel, l’association prend en charge près de dix mille apprenants, en majorité des femmes qui affichent une « heureuse propension » pour la culture et le savoir, ont rappelé les responsables de cette association, tout en soulignant leur volonté à participer à l’éradication du fléau de l’illettrisme.
La wilaya de Jijel est classée au 16e rang à l’échelle nationale, selon des représentants de l’association Iqra, qui ont cité des statistiques du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2008, le taux d’analphabétisme des 10 ans et plus est de 22,3% dans la région.
Le taux brut de scolarisation de la population âgée de 6 à 15 ans est passé de 83,5% à 94,7% entre 1998 et 2008, a précisé l’Office national des statistiques (ONS), ajoutant que cet écart observé entre la scolarisation des garçons et des filles, estimé à 5,6 points en 1998 en faveur des garçons, s’inverse actuellement pour une scolarisation plus importante des filles.
Fait unique en Algérie, dans cette wilaya, une femme avait réussi la gageure de passer du statut d’apprenante en classes d’alphabétisation à celui d’universitaire, actuellement Mlle N. B, native de Chekfa, issue d’une classe gérée par l’association Iqra, est aujourd’hui inscrite au pôle universitaire de Tassoust.
Par : Bouziane Mehdi