JIJEL – Les prix des fruits et légumes demeurent encore ‘‘anormalement élevés’’ au 17ème jour du mois sacré de ramadhan, déplorent de nombreux citoyens rencontrés mardi dans quelques marchés de proximité de la ville de Jijel.
Abdelmadjid, un père de famille d’une quarantaine d’années, approché par l’APS au marché du centre-ville, n’en finit pas de pester devant le prix des poivrons, cédés à 80 dinars le kg alors que dans les marchés de gros le prix de ce légume de saison particulièrement apprécié pendant le ramadhan ne dépasse pas les 17 dinars.
Il a été noté, en effet, durant la première quinzaine du mois de jeûne, une ‘‘différence importante’’ entre les prix des légumes pratiqués dans les exploitations agricoles et ceux imposés dans les marchés de détail, indiquent les responsables de la Chambre locale de l’agriculture qui affirment ‘‘assurer un suivi quotidien des cours’’ des produits agricoles.
Les marges bénéficiaires réalisées par les intermédiaires, toujours plus nombreux, sont plus importantes que les prix de vente dans les exploitations agricoles, faisant que l’agriculteur ‘‘s’en sort tout juste’’, affirme le secrétaire général de la Chambre, Yacine Zeddam.
‘‘Vous le voyez bien, certains prix dépassent l’entendement’’, déplore Abdelmadjid, salarié dans le port de Jijel. ‘‘Comment voulez-vous que je remplisse à moitié mon panier quand, en plus du prix du poivron à 80 dinars/kg, les haricots verts sont proposés à 120 dinars et plus’’, ajoute-t-il, quelque peu dépité.
‘‘Face à cette hausse injustifiée, le grand perdant n’est autre que le consommateur, mais également le producteur qui voit sa production s’écouler si chère alors qu’il a énormément investi pour voir, finalement, le fruit de ses efforts exploité par d’autres, ceux qu’on appelle les intermédiaires’’, s’indigne Abdelmadjid en continuant de ‘‘scruter’’ les pancartes affichant les prix, dans l’espoir de trouver des légumes à des prix ‘‘décents’’.
Il est clair, pour tous les citoyens approchés par l’APS, que le ‘‘diktat’’ des intermédiaires reste de mise à Jijel. Un diktat qui ‘‘persiste tout au long de l’année mais qui tend à devenir encore plus étouffant durant le mois de ramadhan’’, soupire Houria, une mère de famille en haïk qui n’arrête de dodeliner la tête devant les 140 dinars affichés pour 1 kg de piments verts.