N’assistons-nous pas à quelque chose d’inédit et en même temps de dangereux?. En effet, Jijel connaît son énième rapt. La population de la commune de Sidi Abdelaziz, à 30 kilomètres à l’Est de Jijel, d’après les échos qui nous sont parvenus devait être hier sur le pied de guerre pour libérer l’otage, N. Amar, âgé de 31 ans, kidnappé dimanche dernier lorsqu’il se trouvait à bord d’une camionnette près de son poulailler lors de l’arrivée des kidnappeurs.
Les terroristes l’ont forcé de les suivre avec sa camionnette, qui a été par la suite abandonnée près d’une forêt. D’après les derniers échos, les kidnappeurs ont demandé une rançon d’un milliard de centimes à la famille de la victime. Hier à Sidi Abdelaziz, on parle de la mise en place d’une grande mobilisation de volontaires, estimée à près de 1000 éléments à qui échoient la mission d’aller à la recherche de l’otage en vue de le libérer.
La population va-t-elle se substituer aux forces de l’ordre puisqu’on lui prête l’intention de sillonner les maquis environnants pour libérer le jeune homme avant l’Aïd ? Hier aussi, en signe de solidarité avec la famille, un rassemblement a eu lieu au centre ville de Sidi Abdelaziz, suivi d’une marche qui a mobilisé des centaines de personnes dans le chef-lieu de la commune.
Les citoyens sachant que la mobilisation peut payer, sont décider à ne jamais céder au chantage. C’est aussi une bonne leçon de solidarité citoyenne. Aujourd’hui la population adopte la résistance. Ces enlèvements qui paraissent être le fait de gangs de malfaiteurs ciblent les membres des familles nanties, entrepreneurs, commerçants ou industriels. Aucun de ces crimes semble-t-il n’a été jusqu’à aujourd’hui élucidé, tout ce qu’on sait, c’est que, souvent, l’otage est libéré et ce, après un certain temps de captivité. Est-ce qu’on a payé la rançon ? On ne le sait pas exactement.
Mais la famille qui vient d’endurer le calvaire a-telle intérêt à en parler, si cela avait été le cas ? Toujours est-il que ce qui est mis en avant, c’est la forte mobilisation populaire qui a eu raison des ravisseurs, des ravisseurs qu’on arrête que rarement. Pour rappel, deux cas de kidnapping ont été enregistrés à Jijel l’année en cours, le premier, c’était au début du mois de Ramadhan passé lorsqu’une femme enceinte a été kidnappée devant une polyclinique de la commune de Taher, c’était la femme d’un entrepreneur de la région, elle a été libérée après quelques heures près d’une forêt à la sortie de la commune.
Les ravisseurs ont demandé une rançon de cent millions de centimes. Même affaire au niveau de la commune d’El- Milia lorsque des inconnus ont kidnappé le fils d’un industriel connu dans la région. Eux aussi ont demandé une rançon, heureusement que le père a pu récupérer son fils saint et sauf.
M.Bouchama