Jeux vidéo, réseaux sociaux et programmes télé Au secours ! Mon enfant est accro

Jeux vidéo, réseaux sociaux et programmes télé Au secours ! Mon enfant est accro

Aujourd’hui, Enormément d’enfants ainsi que des adolescents passent beaucoup de temps devant leur ordinateur ou devant la télévision. Certains s’amusent autour d’un jeu vidéo, d’autres préfèrent se laisser emporter par un film d’action. Mais quand ces derniers restent collés à l’écran, il y a lieu de s’alarmer.

Epris par le monde de la « Play », beaucoup d’enfants en ont fait une obsession. Il ne se passe pas un jour ou un moment sans que ces derniers, gadgets à la main, plongent dans un monde où l’imaginaire est maître à bord. Dans certains cas, il est impossible de les séparer de leur Wii, PlayStation ou autre Xbox 360. Plusieurs parents, constatant la passion presque obsessionnelle de leur progéniture pour leur console de jeux, s’inquiètent. S’agit-il vraiment là d’un sain passe-temps ? Les jeux vidéo sont-ils dangereux ? Risquent-ils de transformer les enfants en joueurs compulsifs ? De nos jours, une majorité de spécialistes de la santé mentale s’entendent sur le fait que les jeux vidéo peuvent bel et bien être à l’origine d’une certaine forme de dépendance. A la maison, aux cybercafés, en groupe ou en solo, ils ne s’arrêtent pas de jouer.

Au Cyber-Night de Bainem, certains enfants ainsi que des adolescents investissent les lieux après les cours. Les raisons ? Le cyber en question se trouve en face de l’école primaire. Studieux d’apparence, ils donnent l’impression qu’ils font de la recherche. S’approchant du micro, c’est la grande surprise ! Ils s’adonnent à des jeux parfois même violents. Selon Walid, le gérant de cet espace très fréquenté par la population juvénile, les enfants âgés entre 10 et 15 ans préfèrent des jeux comme World of Warcraft, Second Life ou Everquest, qui se jouent en réseau sur Internet et sont populaires parmi cette catégorie d’âge et même chez les adultes.

Littéralement scotchés

« Ce sont en réalité des jeux dangereux », a-t-il remarqué. Il explique, en fait, que ces jeux mettent en scène un monde virtuel qui peut parfois présenter plus d’attrait (tentation) pour le joueur que le monde réel dans lequel il évolue. « Généralement, les adolescents qui n’ont pas beaucoup d’amis, mais dont l’avatar est un véritable héros dans le monde virtuel peuvent arriver à se détourner de plus en plus de la réalité, moins gratifiante que le jeu », dira Walid. Selon lui, ces jeux sont en quelque sorte conçus de façon à encourager l’utilisation abusive. « Les joueurs ne veulent en aucun cas laisser leur avatar à lui-même pendant plusieurs jours.

Ils passent plusieurs heures quotidiennement devant leurs écrans », a-t-il ajouté. Les plus âgés, dira Walid, sont portés sur les réseaux sociaux, le chat et les sites de rencontres. Facebook et Hotmail sont les plus prisés. « Certains clients peuvent passer la demi-journée ou toute la soirée à chatter et à surfer sur le net sans lever leur tête de l’écran », a-t-il raconté. « Je peux passer une nuit entière devant ma Play et dormir le jour », a révélé Nacer, 15 ans. « La perfection des images, la sophistication du graphisme donnent l’impression d’être comme dans un cinéma », a-t-il confié. « Mais en plus on est dedans », ajoute-t-il. Lotfi, 11 ans, n’arrive plus à décrocher. Les jeux vidéo sont devenus son hobby. Avant ou après les cours, il est scotché à son écran ou branché sur le net pour s’adonner à ses jeux favoris. « Il m’arrive souvent de me réveiller avant le lever du jour pour jouer ou surfer sur la toile jusqu’au petit matin », dira-t-il. Dans la peau de son acteur préféré, Fouzi, 9 ans, se prend pour Van Disel. Mitrailleuse à la main, ce personnage mitraille ses adversaires sans aucune pitié. A la question pourquoi il a choisi ce jeu ? Faouzi répond : « Il est fort, il tue tout le monde et si je réussis à faire autant de victimes à travers ma console de jeux, je gagne beaucoup de points y compris l’estime de mes camarades à l’école ».

C’est dire aussi que les jeux vidéo ne sont pas les « babiole » des garçons. Ils constituent également le passe-temps favori de la gent féminine. Comme c’est le cas d’Anaïs. A 19 ans, elle adorent jouer avec son frère particulièrement quand le thème est le football. « Ça me permet de me défouler et de passer un peu de temps avec mon grand frère », dira-t-elle. « Nous ne sommes pas accros, mais il nous est arrivé de passer deux heures devant l’écran », a-t-elle précisé. Pour Marwa, 15 ans, Lara Croft est imbattable. Arme à la main, elle pourchasse les intrus et les assassine sauvagement. « Je me mets dans sa peau une fois que le jeu commence. C’est mon héroïne », dira-t-elle. Et de préciser : « Je n’ai pas peur du sang, ni des armes, encore moins des personnages mis à terre. Au contraire, elle m’encourage à me défendre et à ne pas avoir peur ». Et pourtant, les spécialistes sont nombreux à dire qu’une exposition répétée aux jeux vidéo violents rendrait les ados plus agressifs. Mieux encore, cette jeune fille, passe des heures à chatter avec ses copines et ses camarades de classe. Tard la nuit, elle se connecte pour échanger quelques commentaires sur Facebook.

Cela peut durer plus de deux heures de temps. « Je ne me rends pas compte du temps qui passe », a-t-elle avoué. « Il m’arrive de veiller jusqu’à 2 heures du matin pour me réveiller à 7 heures », dira t-elle. Et d’ajouter : « Je somnole en classe et je compte sur ma camarade pour rattraper le cours au cas où je flippe ». Face à ce phénomène devenu très « tendance », il demeure important que les parents soient vigilants. Khaled est père de famille. Pour lui, il est impératif de suivre de près l’évolution de ses deux enfants qui commencent à s’intéresser aux jeux vidéo. Pour mieux les gérer, il a constitué chez lui une sorte de vidéothèque pour limiter les jeux dans le temps. « Je permets à mes enfants de jouer après leurs révisions, deux fois par semaine », dira-t-il. « Les autres jours, je les initie au dessin, j’improvise des sorties en famille, je les emmène au sport et à d’autres loisirs plutôt créatifs ». « Récemment, mon fils a failli sombrer dans le jeu. Il jouait à plein temps et ses résultats scolaires étaient désastreux. Il a failli refaire son année », témoigne ce père. « Depuis, dira t-il, j’ai pris les choses en main. J’ai tout ce qu’il faut à la maison, je leur permets de jouer avec modération ».

Le SOS des Parents !

Sabine est fonctionnaire. Son fils aîné a 17 ans. A cause des jeux vidéo, il a fait une mauvaise année et cela a été pénible pour elle. « À sa sortie de l’école, il se retrouve seul à la maison, et au lieu de réviser en attendant mon retour du travail, il passe de longues heures devant sa console de jeux ». « Il en est devenu dépendant au point d’oublier qu’il a une vie de famille. Son corps était présent à la maison mais son cerveau était ailleurs.

D’ailleurs, il a perdu du poids vu qu’il se nourrissait une fois dans la journée et ne dormait même plus », raconte cette mère de famille. « J’ai dû faire appel à un psychologue qui, peu à peu, l’a aidé à décrocher et à reprendre ses études », a-t-elle révélé. « Bien qu’il ait retrouvé ses esprits, je ne suis pas très rassurée. Je laisse la console de jeux dans ma chambre que je ferme à clef et je bloque Internet jusqu’à mon retour », a-t-elle avoué. Et d’ajouter : « De la sorte, je maîtrise la situation ». Pour, Madjid, père de famille, l’heure est grave.

« Ces jeux perturbent les enfants et les retirent de la réalité et les détournent de deux point vitaux : la famille et les études », s’alarme-t-il. « Il est strictement interdit de faire rentrer chez moi ce genre de jeux. C’est le désastre », dira-t-il. « Chez moi l’union est sacrée et ce n’est pas une console de jeux qui va détruire en une fraction de secondes ce que j’ai construit pendant des années », dit-il sur un ton ferme. « L’absence de loisirs, de salles de sports dans chaque quartier, de structures spécialisées pour motiver et occuper les jeunes sont les principales causes qui poussent l’enfant à se tourner vers ces jeux qui ôtent à nos enfants leur innocence », regrette-t-il. « Je leur permets toutefois de fréquenter les cybercafés pour se sociabiliser et se mettre à la page. Je sais qu’ils se connectent sur Facebook mais sans pourtant trop s’attarder. C’est en dehors des heures de cours ou pendant les vacances », s’est-il félicité. Beaucoup d’enfants en effet ne communiquent plus à cause des jeux vidéo qui, à l’origine, procurent une certaine excitation au joueur et ils sont réputés être à l’origine aussi de la libération de neurotransmetteurs associés à l’euphorie. Leur effet, pour certains utilisateurs, pourrait donc s’apparenter à l’effet d’une drogue !

R.H.