Jeunes du sud,Les mesures d’urgence

Jeunes du sud,Les mesures d’urgence

Les manifestations du Sud surviennent dans un contexte régional particulier

Les «batteries de mesures» prises par les autorités peuvent ne pas être opérationnelles si elles ne sont pas accompagnées par des décisions de stabilisation.

Les événements qu’a connus le Sud du pays sont loin de constituer un cas isolé sous un ciel serein! Depuis l’hiver 2011, des milliers de manifestations, de contestations, de grèves touchant tous les secteurs et toutes les franges de la société se sont succédé, témoins d’une instabilité chronique.

Incapable de saisir le message de cette expression populaire, encore moins l’enjeu, le gouvernement ouvre largement «sa grosse tirelire» pour pallier, un tant soit peu, les manques qui affectent cette région du pays. Les manifestations du Sud surviennent dans un contexte régional particulier au regard de la guerre du Mali et surtout de l’épisode Tiguentourine.

Les autorités publiques ne semblent pas avoir prévu de tels développements de la situation! Or, les «batteries de mesures» prises dans l’urgence par les autorités peuvent ne pas être opérationnelles, elles ne sont pas accompagnées par des décisions de stabilisation.

La question qui est posée c’est celle de la cohésion nationale mise à mal par une absence de vrais projets de développement qui engageraient l’ensemble des régions du pays. Et le Sud est encore plus important dans la mesure où il assure les rentrées en devises de l’Algérie.

Il est patent que les autorités publiques auraient dû, avant toute chose, s’occuper de cette région en sécurisant la population. Sécuriser la population, c’est lui offrir les services, le logement, le travail. Toute chose dont le sud du pays était privé. Certes, l’Algérie a beaucoup construit dans le Sud, mais cela reste insuffisant et improductif dès lors qu’il n y eut pas de mesures d’accompagnement en rééquilibrant les chances d’accès aux services, au travail et au logement des populations sudistes.

Et c’est ce qui semble avoir manqué le plus.

La réalité du Sud était bien connue depuis longtemps! Il est vrai que les Sudistes sont quelque peu marginalisés lorsque les sociétés nationales qui s’y sont installées privilégient le recrutement extérieur à celui de gens sur place. C’est là des faits que l’on ne saurait nier. Aussi, les mesures, certes, pertinentes prises, peuvent ne pas répondre totalement aux vrais problèmes auxquels sont confrontés les gens du Sud.

Le gouvernement aurait dû prendre les devants depuis des années, compte tenu de l’importance de cette région pour l’économie et le développement du pays, surtout à l’aune de l’arrivée sur le marché de nombreux diplômés du Sud. Ouvrir des universités dans le Sud, c’était une excellente initiative qu’il fallait compléter par la facilitation de l’accès de ces diplômés au travail leur permettant de s’établir sur place. Ne pas avoir pris en amont les mesures qui s’imposaient, c’était courir le risque de créer, à terme, des problèmes qui auraient pu être évités en temps et lieu.

Il est évident que les autorités sont appelées à faire beaucoup plus pour cette région, ô combien stratégique pour l’Algérie.