Avec les premières « offensives » de la chaleur de l’été et l’absence (ou presque) de piscines à M’sila, les jeunes et les moins jeunes de cette ville jettent leur dévolu sur les oueds, les sources thermales et les plans d’eau disséminés çà et là pour « piquer une tête ».
Les eaux de l’oued Ksob, au c£ur d’un site féerique situé à 10 km au nord de M’sila, non loin du barrage éponyme, sont devenues le lieu de prédilection des jeunes gens et des enfants. Ici, l’eau limpide du cours d’eau et le magnifique décor naturel « consolent » les m’silis et leur offrent des moments de détente et de relaxation, en attendant la réalisation de piscines dans une ville où vivent quelque 200.000 habitants.
Sur la rive gauche de l’oued Ksob, en contrebas, l’eau thermale soufrée de Hammam Belaribi, avec son haut débit et sa température modérée, supportable même en période de fortes chaleurs, est l’autre endroit que les jeunes investissent pour s’initier à la natation.
La végétation luxuriante au milieu d’un décor désertique, la douceur du microclimat ainsi créé et les vertus thérapeutiques prêtées aux eaux jaillissant des entrailles de la terre, font de Hammam Belaribi un lieu de loisirs très prisé.
Pour Madjid (25 ans), un jeune étudiant m’sili, l’exploitation touristique de ce hammam « pourrait donner lieu à un investissement qui ne pourrait être que très rentable, tout en ouvrant pour la région et ses jeunes habitants de nouveaux horizons dans le tourisme thermal et l’emploi, mais en attendant, nous en profitons ».
Non loin de Hammam Belaribi, une mare d’eau profonde, semblant avoir été créée par la nature spécialement pour les nageurs avertis, est également très « cotée » par les jeunes de la capitale du Hodna.
L’affluence, en cette fin du mois de juin y va crescendo. Le paysage naturel et l’horizon infini donnent à ce plan d’eau quelque chose de magique, d’envoûtant. La fraîcheur de l’eau et l’enchevêtrement d’arbres tout autour, confèrent un charme inouï à l’endroit.
Dans ce bassin alimenté par l’oued Ksob, conçu à l’époque coloniale pour l’irrigation des jardins alentours, des enfants s’adonnent aux loisirs aquatiques et à la natation.
Insensibles aux risques liés à la baignade dans des zones polluées et où les plans d’eau pourraient être toxiques, de jeunes téméraires n’hésitent pas à effectuer des plongeons acrobatiques depuis un perchoir en béton.
D’autres jouent le rôle de Maître-nageur en initiant les enfants à la natation. Des enfants sur la sécurité desquels ils soutiennent « veiller ».
Dans cette wilaya des Hauts plateaux, à prédominance steppique et au climat semi-aride, il n’existe qu’un unique bassin de baignade. Une piscine semi-olympique réalisée pour les compétitions et non pas pour la baignade de loisirs, littéralement prise d’assaut par les jeunes, non seulement de la commune de M’sila, mais également d’autres communes voisines, en quête d’un brin de fraîcheur.
Du côté de la direction de la Jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya de M’sila, l’on annonce la réalisation de nouvelles piscines pour 2014, ainsi que la construction et l’aménagement de lieux destinés aux loisirs aquatiques. L’on évoque même des mesures pour booster l’investissement dans des structures nautiques.
Toutefois, les jeunes m’silis, tout en souhaitant ardemment la réalisation de telles infrastructures, dans une wilaya où en été les rayons du soleil se montrent « sans pitié », se disent « sceptiques », à l’image de Madjid.
Cet étudiant qui affirme « espérer se tromper », considère qu’il faudrait peut-être « une baguette magique pour construire des structures aquatiques dans une ville où les problèmes de disponibilité de l’eau potable se posent au quotidien ».
Mais ne dit-on pas que la volonté des hommes peut déplacer des montagnes, mieux encore qu’une baguette magique ?