El-Qods, déjà en proie à des heurts quotidiens, a vécu ce mardi matin l’attaque la plus meurtrière depuis plusieurs années.
Deux Palestiniens ont lancé une attaque contre une synagogue. Ils ont ensuite été abattus par la police. L’attaque, perpétrée dans un quartier ultra-orthodoxe d’El-Qods a tué quatre Israéliens et fait neuf blessés, dont cinq se trouvaient dans un état critique. Selon un quotidien Israélien, un cinquième israélien aurait trouvé la mort. Il s’agirait d’un policier qui aurait succombé à ses blessures suite aux échanges de tirs avec les deux assaillants.
Ces derniers, , originaires de Jabel Moukabber, un quartier escarpé qui surplombe El-Qods-Est, sont entrés au moment de la prière juive du matin, mardi, dans une synagogue du quartier ultra-orthodoxe de Har Nof, à El-Qods-Ouest, considéré comme un bastion du Shass, un parti religieux. La police israélienne parle d’une attaque au couteau, et à la hache. Les médias locaux montrent des photos de personnes à terre, également une photo de hachoirs pleins de sang. Cette attaque intervient au surlendemain de ce que les Palestiniens ont dénoncé comme un «crime raciste», celui d’un chauffeur de bus palestinien retrouvé pendu dans son dépôt d’El-Qods-Ouest dimanche soir. La police israélienne a conclu à un suicide, une version contestée par le médecin légiste qui a examiné le corps de Youssef Ramouni, un Palestinien d’El-Qods-Est de 32 ans, père de deux enfants et «heureux» selon sa famille qui a rejeté en bloc la thèse du suicide. Selon sa famille, le chauffeur n’avait aucune raison de se suicider et son corps portait des marques de violences. «Nous avons vu des signes de violences sur son corps», a indiqué un de ses collègues, Muatasem Fakeh. «Il était pendu dans les escaliers au fond du bus à un endroit où il est impossible de se pendre tout seul», a-t-il ajouté. Depuis la découverte de son corps, la ville sainte, entrée en juin dans un cycle de représailles sans fin, était encore un peu plus sous tension. Début juillet, des extrémistes juifs avaient brûlé vif un adolescent palestinien de El-Qods-Est, assurant agir par vengeance après le meurtre de trois Israéliens. Depuis lors, la ville sainte est entrée dans un engrenage de la violence, rythmé chaque nuit par des affrontements dans la partie palestinienne occupée et annexée par Israël entre jeunes lanceurs de pierres et policiers israéliens lourdement équipés. L’escalade a franchi un nouveau palier il y a près d’un mois, lorsqu’un Palestinien a jeté sa voiture sur un arrêt du tramway. Depuis, deux autres attentats à la voiture bélier ont ensanglanté El-Qods et la Cisjordanie occupée, puis une série d’attaques au couteau ont touché jusqu’à Tel-Aviv. Les tensions se sont multipliées ces dernières semaines autour du site très sensible de l’esplanade des Mosquées dans la vieille ville d’El-Qods, les Palestiniens dénonçant comme des provocations les nombreuses visites.
R. I. / Agences
Hamas et le Jihad islamique satisfaits
Le Hamas et le Jihad islamique, les deux principales forces islamistes palestiniennes ont salué ce mardi matin l’attentat. Cette attaque est une «réponse au meurtre du martyr Youssef Ramouni», a assuré le Hamas. Le Hamas y voit en outre «une réponse à la série de crimes de l’occupant (israélien) à (la mosquée d’) Al-Aqsa». Il «appelle à poursuivre les opérations», après avoir appelé dès lundi les Palestiniens «à exprimer partout leur colère». Le Jihad islamique, de son côté, a vu dans l’attaque, menée à la hache et au pistolet, selon la police israélienne, «une réponse naturelle aux crimes de l’occupant.
Mahmoud Abbas condamne
Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné, ce mardi matin, l’attentat, après avoir été violemment pris à partie par les dirigeants israéliens, qui lui en ont fait porter la responsabilité. M. Abbas a condamné dans un communiqué «le meurtre de fidèles priant dans une synagogue» tout en condamnant dans le même temps «le meurtre de civils de quelque bord qu’ils soient».
