Jean-Pierre Chevènement : “Le regard colonial n’a plus de sens”

Jean-Pierre Chevènement : “Le regard colonial n’a plus de sens”
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“Il y a, entre la France et l’Algérie, des liens profonds. Évidemment, je pense qu’il y a eu beaucoup de souffrance, et en même temps, je pense que nous devons, ensemble, regarder vers l’avenir. Il y a beaucoup à faire entre la France et l’Algérie”. Ce sont les propos du sénateur français Jean-Pierre Chevènement.

L’ancien ministre de la Défense, qui préside aujourd’hui l’association France-Algérie, accompagne le président français aujourd’hui à Alger.



Il s’exprimait ce mercredi dans un entretien accordé à Radio France International (Rfi). Il a indiqué qu’entre les deux pays, “il y a des relations humaines exceptionnelles” et “dès lors qu’on situe notre relation à égalité, je pense que notre relation est naturelle entre Français et Algériens”.

Pour Jean-Pierre Chevènement, de tous les président français, “François Hollande a de la sympathie pour l’Algérie. Il y a passé un certain nombre de mois” et “il comprend la nécessité d’un rapport apaisé dont nous avons tous besoin. Parce que, n’oublions pas, il y a deux à trois millions de Franco-Algériens, peut-être un million d’Algériens, qui sont installés en France. Il y a un continuum humain entre la France et l’Algérie ! Il y a beaucoup de Français ! Peut-être 30 000 qui vivent en Algérie ! Beaucoup d’entreprises françaises qui y sont installées ! Il y a des potentialités souvent insoupçonnées !”.

LG Algérie

A la question, “est-ce que la France doit formellement s’excuser pour les crimes qu’elle a commis ?”, le sénateur français considère que “les relations entre les peuples ne sont pas fondées sur des génuflexions ou sur des actes de repentance, etc. Elles sont fondées sur la claire conscience de ce qui s’est passé entre eux”, ajoutant que “nous sommes beaucoup plus proches les uns des autres qu’on ne le dit généralement”.

La relation de méfiance entre Alger et Paris n’est pas due à des considérations liées à l’histoire, selon Chevènement, mais au contraire “la connaissance de l’histoire, le fait de l’avoir vécu, fait qu’il y a un intérêt pour l’autre, qui n’existera peut-être plus, quand des générations nouvelles, qui simplement sont connectées sur Internet, ont pris la place”.

Pragmatique, l’ancien ministre de la Défense souligne que “le premier pays émergent à la porte de la France, c’est l’Algérie ! Donc, ça vaut la peine de s’y consacrer, en dehors du regard colonial que certains continuent à maintenir, mais qui n’a plus de sens. Il faut regarder à égalité et il faut bâtir une fraternité franco-algérienne”.