Jean Marc Ayrault sera, ce mardi, à Alger après plusieurs visites de hauts responsables français depuis, seulement, quelques mois.
A commencer par le Président François Hollande qui a été longuement reçu par son homologue algérien, le 15 juin 2015, après sa précédente visite de décembre 2012.
Laurent Fabius, Jean-Pierre Raffarin, Gérard Larcher, Jean-Pierre Chevènement, Stéphane Le Foll, Christiane Taubira, Fleur Pellerin, Anne Hidalgo, Alain Juppé, …ont déjà été reçus par Bouteflika et ont tous dit, déclaré, annoncé, affirmé et rassuré que les relations entre l’Algérie et la France sont merveilleuses, elles sont exemplaires.
En effet, à voir tous ces déplacements entre Alger et Paris, et, vice-versa, entre Paris et Alger, le doute n’a pas sa place, il n’est pas permis et, mieux encore, il n’est même pas à imaginer.
La question que beaucoup voudraient reposer, celle à rappeler à Jean-Marc Ayrault, consiste en la réouverture de l’Institut Français de Tizi-Ouzou, injustement gardé fermé depuis… 1994!
Le ministre des affaires étrangères français aurait-il inscrit dans son agenda la possibilité de réouverture de l’institut Français de Tizi-Ouzou, dans cette région francophone, comptant le plus grand nombre d’étudiants fréquentant l’Institut Français et CampusFrance?
Sur les six ex-CCF implantés en Algérie, Alger, Tizi-Ouzou, Oran, Tlemcen, Constantine et Annaba, seul celui de Tizi-Ouzou est toujours fermé.
Pourtant, les conditions sécuritaires avancées comme argument pour justifier sa fermeture ne peuvent plus tenir la route pour plusieurs raisons. D’abord le terrorisme qui était une menace sur tout le territoire national. Il n’était pas propre à la Kabylie, qui était, plutôt, plus épargnée que les autres régions du pays au moment même où la fermeture de l’IF fut décidée. Par ailleurs, n’a-t-il pas été définitivement vaincu, comme l’affirment tous les hauts responsables.
Ensuite, Tizi-Ouzou n’est pas moins sûre qu’Oran, Alger ou Constantine. L’argument sécuritaire est, par voie de conséquence, fallacieux.
Dans l’esprit de tout citoyen de Tizi-Ouzou, cette fermeture n’est qu’un refus pur et simple enrobé dans des habits hypocrites par le pouvoir.
A Alger, en plus de l’Institut français déjà existant à quelques mètres de la Grande Poste, au cœur de la capitale, un nouvel Institut, vaste et somptueux a ouvert ses portes à Hydra. Mais, pour la Kabylie, première région algérienne francophone, le droitd’apprendre et d’améliorer le niveau de français lui est, obstinément et ostentatoirement, refusé, voire interdit, aux Kabyles. Que faut-il comprendre par cette position ?
Toutefois, tant que les visites de haut rang de responsables français, l’espoir est encore permis de voir l’IF de Tizi-Ouzou rouvrir ses portes. Il ne s’agit, pourtant et en définitive, que de rouvrir un lieu de savoir! Gageons que M. Jean-Marc Ayrault saura venir en aide à tous ces étudiants francophones de Tizi-Ouzou qui expriment un grand besoin d’améliorer leur français! Aux enseignants, aux stagiaires, aux fonctionnaires, aussi! Logique et juste, non ?