Je me souviens encore du match Algérie-Nigeria disputé à Constantine qui nous a qualifiés au Mondial espagnol. Je me rappelle encore de la liesse populaire qui a suivi ce succès historique et l’immense joie que nous ont procurée les Madjer, Belloumi, Assad et autres Gamouh.
Je me souviens du moindre détail. Je me rappelle de Bab El Oued, Zoudj Ayoun, la rue d’Isly, la rue Michelet et des différents quartiers d’Alger, ainsi que des images télé montrant l’ensemble du pays plongé dans une allégresse indescriptible, fêtant notre baptême du feu dans la cour des grands. Je me rappelle encore plus de l’épopée de 1986 et cette double confrontation Algérie-Tunisie (1-4 et 3-0) en éliminatoires, mais je ne me rappelle pas que l’engouement était aussi grand et aussi intense qu’aujourd’hui.
Je n’ai jamais vu ça. Hier, à quelques heures du match, en me promenant dans les différents quartiers d’Alger, histoire d’évacuer le stress, j’ai pu mesurer pour la première fois l’ampleur de cette mobilisation sans précédent autour de notre onze national. Jamais le drapeau algérien n’a été aussi présent. Jamais l’air n’a été aussi sain. Jamais l’union n’a été aussi sacrée. Entre chants et klaxons, les youyous fusaient de partout. La femme algérienne n’a pas manqué à l’appel.
Hidjab aux couleurs nationales, khimar vert et blanc, étoile et croissant rouges, visage peint vert, blanc et rouge et … «One two three, viva l’Algérie !», de quoi avoir la chair de poule, l’émotion avait atteint son paroxysme. Oui, je n’ai jamais vu ça. Devant un décor aussi merveilleux, une idée diabolique est venue perturber mon esprit. Comment aurait-on vécu la désillusion si…
Non, non, ce n’est pas possible, je ne peux pas l’imaginer, ce serait trop injuste. L’Egypte ne peut pas nous battre, ça ne peut pas arriver. Il y a une justice divine, non ? Et puis, il y a eu cet artifice de Antar pour brûler le cœur de Zidan et réchauffer le nôtre. La suite, vous la connaissez tous. Je vous laisse le soin de la commenter. One two three, viva l’Algérie !
Basset M.