Pour la première fois depuis sa libération, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal s’est exprimé dans les médias dimanche soir. Il avait été gracié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le 12 novembre dernier, après avoir purgé une peine d’un an de prison.
Dans cette interview, Boualem Sansal a déclaré qu’il devait « contrôler chacun de ses mots » en raison du contexte diplomatique sensible entre Alger et Paris. Il a également évoqué le cas du journaliste français Christophe Gleizes, encore en prison pour « apologie de terrorisme« .
« Je ne vous parle pas de manière naturelle, parce que naturellement, je suis plutôt exubérant, là, je contrôle chacun de mes mots (…) je pense à Christophe Gleizes, il n’est pas le seul », a-t-il déclaré sur le plateau de France 2.
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Boualem Sansal évoque son retour en Algérie
Moins d’un mois après sa grâce et sa libération, l’écrivain franco-algérien s’est exprimé sur plusieurs médias français pour affirmer son intention de revenir en Algérie. Il a justifié cette démarche, expliquant qu’elle représente une « réparation » suite à une année de prison pour « atteinte à l’unité nationale ».
En effet, il précise : « Le fait d’y aller et d’en ressortir, pour moi, c’est une réparation. Je n’ai pas besoin d’argent, ni même d’un nouveau procès« .
Boualem Sansal a affirmé avoir informé le président français Emmanuel Macron de son intention de revenir en Algérie « dès la semaine prochaine ». Macron l’aurait cependant mis en garde, lui demandant de faire « attention ». Sansal voit dans ce retour une occasion de vérifier « la réalité et la justesse des choses ».
« La reconnaissance du plan marocain d’autonomie du Sahara occidental par la France »
Lors de cette intervention, l’auteur a évoqué les raisons de son arrestation à l’aéroport d’Alger, en novembre 2024 : « J’ai vite compris que c’est la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par la France (…) et mon amitié avec Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France (…), qui étaient la cause de cette histoire ».
Par ailleurs, il a réitéré son engagement depuis toujours pour la réconciliation entre la France et l’Algérie », affirme-t-il sur France 2. Évoquant ses conditions de détention, Boualem Sansal a relativisé la difficulté de la prison, affirmant qu’on « peut s’y habituer » et qu’il « ne faut pas croire que c’est si terrible que ça ». Il a décrit une routine faite d’amitiés et de sport.
Les relations entre Paris et Alger sont compromises depuis fin juillet 2024, date à laquelle le président français Emmanuel Macron a déclenché les tensions en apportant son soutien total au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.
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