L’industrie automobile japonaise a beaucoup perdu depuis la mise en place des quotas d’importation de véhicules par l’Algérie dès 2015. Pour preuve, de 2 milliards d’exportation cette année-là, elles ont périclité à 400 millions de dollars l’année suivante.
Le chiffre, révélé hier par Rhiad Amour, premier vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie (CACI), n’en révèle pas moins toute la marge d’affaires qui existe encore sur le plan commercial et économique entre l’Algérie et le Japon.
A juste titre, il en était beaucoup question lors d’une rencontre animée conjointement par l’Organisation japonaise de promotion du commerce extérieur (JETRO), aux côtés du FCE et de la CACI.
Aussi, si le Japon a perdu «pied » dans le marché automobile algérien, dominé par les marques sud-coréenne et européenne, il compte revenir par la « grande porte » de la sous-traitance automobile, dans son segment électronique en particulier. En tout cas, le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, n’a pas manqué d’appeler les entreprises japonaises réputées pour leur niveau d’expertise et de technicité à investir en Algérie, notamment dans le domaine de l’électronique et de la sous-traitance mécanique.
Cet appel avait été adressé plus tôt hier, avant la tenue de la rencontre d’affaires algéro-nippone, alors que M. Yousfi s’entretenait avec l’ambassadeur du Japon, Massaya Fujiwara, qui était accompagné d’une délégation d’hommes d’affaires japonais. « Les entreprises algériennes ont des programmes importants pour la fabrication des équipements.
Nous souhaitons créer des partenariats avec des entreprises japonaises pour concrétiser ces projets en Algérie », leur a-t-il dit, insistant sur la sous-traitance mécanique comme un domaine de partenariat « fructueux » entre le Japon et l’Algérie « qui veut se lancer dans ce créneau pour bâtir une industrie automobile solide ».
Les Japonais reconnaissaient eux-mêmes que leur présence économique en Algérie « n’était pas à la hauteur » de leurs propres aspirations, même si les initiatives pour hisser les échanges commerciaux et l’investissement entre les deux pays se multiplient ces dernières années, notamment depuis la création du Club d’affaires Algérie-Japon en 2016, comme l’assure Hiroshi Kitagawa, ministre conseiller de l’ambassade du Japon.
Vers une commission économique mixte public-privé
Au plus haut niveau diplomatique, il s’est félicité en rappelant la signature, fin décembre dernier, de deux conventions relatives à la non-double imposition et à la facilitation de la procédure d’investissement entre les deux pays. Il a confié également que la diplomatie nippone collabore avec le gouvernement algérien afin de mettre en place une commission économique mixte public-privé, sans toutefois fixer d’échéance.
Alors que le volume des échanges entre les deux pays est globalement en baisse, notamment depuis la restriction des importations par l’Algérie, les responsables des deux pays tentent de hisser le volume des investissements dans divers secteurs. C’est connu, l’Algérie exporte principalement vers le Japon des hydrocarbures. « Le secteur des hydrocarbures est celui qui prévaut au sein de notre coopération économique », concède le même Rhiad Amour de la CACI alors qu’il existe d’autres secteurs à investir : les technologies de l’information et de la communication (TIC), le matériel médical, la logistique, les infrastructures et même l’agroalimentaire.
Pour en revenir à l’industrie automobile, faut-il rappeler le « fort intérêt » rappelé récemment par l’ambassadeur japonais en Algérie, Masaya Fujiwara, qui a fait état de la disponibilité de son pays à coopérer avec des partenaires algériens pour le montage et l’assemblage de véhicules puis leur fabrication, indiquant que son pays « avait, en effet, négocié avec les autorités algériennes un dossier de montage et d’assemblage de marques japonaises connues dans l’industrie automobile, telles que Nissan, Suzuki et Mitsubishi». Pourtant, les représentants des constructeurs automobiles japonais étaient les grands absents de la rencontre d’hier.