Le Japon a vécu, hier, son plus violent séisme depuis 140 ans. D’une magnitude de 8,9 sur l’échelle ouverte de Richter, le tremblement de terre s’est produit hier vendredi à 14h46 (5h46 GMT) au large des côtes nord-est du pays.
Après un premier bilan faisant état de 300 morts, l’agence de presse nippone, Kyodo, a estimé que le nombre de personnes tuées serait supérieur à 1 000, que les disparus se comptaient par centaines et que le bilan évoluait “de minute en minute”. Hier encore, en fin de journée, de fortes répliques continuaient d’être enregistrées jusqu’à la capitale, Tokyo, distante pourtant d’environ 400 kilomètres de l’épicentre du séisme.
Plusieurs médias ont indiqué que le séisme a été suivi d’un tsunami, avec des vagues de 10 mètres, qui a déferlé sur les côtes de Sendai (nord-est du Japon), la ville la plus proche de l’épicentre. Une vague géante de 10 mètres a balayé sur son passage, maisons, routes, voitures et bateaux. Les dégâts sont considérés comme importants par les autorités nippones. Ces dernières, après avoir déclenché immédiatement des opérations de sauvetage, ont demandé à la population d’évacuer les côtes. L’armée japonaise a préparé 300 avions et 40 bateaux pour participer aux secours dans le nord-est du pays. Plusieurs centrales nucléaires ont été arrêtées et des complexes pétrochimiques ont pris feu. Aussi deux trains étaient portés disparus, l’un à proximité de la gare de Nobiru, dans la préfecture voisine de Miyagi, et l’autre dans la préfecture d’Iwate.
Le tsunami a mis tout le bassin pacifique en alerte maximum. Plusieurs pays risquent d’être touchés. Une alerte au tsunami a été diffusée pour l’ensemble du bassin pacifique, à l’exception des États-Unis et du Canada, a annoncé vendredi l’Administration nationale océanique et atmosphérique des États-Unis (Noaa).
L’alerte concerne les pays d’Asie et du Pacifique et les côtes ouest du Mexique et des pays d’Amérique centrale et du Sud. L’Équateur est allé jusqu’à décréter l’état d’exception. Beaucoup de “leçons” ont été tirées depuis le séisme sous-marin au large de l’île de Sumatra (Indonésie), d’une magnitude de 9,3 sur l’échelle de Richter, qui avait provoqué un tsunami touchant les côtes d’une dizaine de pays d’Asie du Sud-Est et faisant plus de 220 000 morts.
Cependant, et malgré la violence du séisme, les conséquences au Japon semblent relativement modérées sur les bâtiments. La majorité des pertes humaines et des dégâts matériels sont dus au tsunami qui a déferlé sur les côtes. À titre comparatif, le 8 octobre 2005, un tremblement de terre d’une magnitude moindre que celui d’hier (7,6) avait été enregistré à la frontière entre l’Inde, le Pakistan et l’Afghanistan, et le bilan était de 75 638 morts et 71 690 blessés. L’explication est simple : le Japon était prêt depuis très longtemps à résister aux séismes de cette ampleur, précisément depuis 1923, lorsque la ville de Kanto avait subi un tremblement de terre d’une magnitude 8 sur l’échelle de Richter et qui avait fait plus de 140 000 morts. Depuis, le Japon est devenu le pays le plus avancé dans la protection parasismique. Il faut préciser aussi qu’il subit 20% des séismes les plus forts, recensés chaque année sur la planète. Une situation qui a amené les responsables nippons à mettre en place plusieurs systèmes de protection antisismiques. Aussi, chaque année, à la date anniversaire du tremblement de terre de 1923, des simulations de séisme de grande ampleur sont effectuées.
Le Japon est situé au carrefour de trois grandes plaques tectoniques : la Pacifique, l’Eurasiatique et la Philippine. Elles se chevauchent les unes les autres. Le séisme d’hier est lié à la rupture de la faille qui sépare la plaque pacifique de la plaque eurasiatique.
Faut-il également rappeler que le nord de l’Algérie, situé à la jonction des plaques tectoniques eurasiatiques et africaines, est une zone de forte sismicité ? Mais c’est au Chili, le 22 mai 1960, que le tremblement de terre de la plus forte magnitude jamais enregistrée dans l’histoire (9,5) a été enregistré.