Apres le Big One, le plus fort séisme enregistré à ce jour au Japon, après le Tsunami c’est le scénario de la catastrophe nucléaire qui se précise. Une grave explosion s’est produite dans le deuxième réacteur de la centrale de Fukushima 1, située à 240 km au nord de Tokyo, endommageant l’enceinte de confinement où se trouve en principe séquestrée la radioactivité.
Quelques heures plus tard, un incendie s’est déclaré au niveau du quatrième réacteur provoquant une nouvelle fuite de particules radioactives dans l’atmosphère. Très rapidement les niveaux de radioactivité relevés par l’Agence de sûreté nucléaire ont atteint des cotes jamais enregistrées depuis la première explosion survenue samedi 12 mars.
Aux abords du réacteur 1, le taux s’établissait à plus de 8200 microsivert une heure après l’explosion soit huit fois la dose annuelle maximale à laquelle une personne peut être exposée sans danger.»Contrairement à ce qui s’est passé jusqu’ici, il ne fait pas de doute que les niveaux de radioactivité atteints peuvent affecter la santé des êtres humains», a reconnu le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano.
Le gouvernement a ordonné à la population vivant dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale de rester calfeutrée chez elle en attendant les opérations d’évacuation qui vont être engagées. À Kawamata, située à vingt kilomètres de la zone d’exclusion, 5 000 personnes ont déjà été recueillies bien que les secours, au milieu des décombres, des routes coupées et des énormes défaillances dans les systèmes de communication, soient très difficiles à organiser.
La crainte s’est également emparée des habitants de Tokyo alors que des informations contradictoires sur la direction vers laquelle le nuage radioactif pourrait se diriger. Face à la gravité de la situation, le gouvernement japonais a demandé de l’aide aux Etats-Unis et à l’Agence internationale de l’énergie atomique pour l’assister dans ses interventions sur les centrales nucléaires en difficulté. Tour à tour, les chancelleries étrangères après avoir tenu jusqu’alors un discours très rassurant en écartant tout risque de catastrophe nucléaire, ont pris acte mardi de la dégradation brutale de la situation.
«On s’achemine vers une catastrophe nucléaire au Japon, a déclaré la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, Il y a un risque de déconfinement du réacteur, c’est le pire scénario.»Les autorités chinoises se sont également déclarées très préoccupées et ont annoncé l’évacuation de milliers de leursressortissants de la zone sinistrée du Nord-est. Dans cette atmosphère de confusion et d’inquiétude, où nul ne sait ce qu’il adviendra dans les prochains jours, un collectif de victimes d’Hiroshima et de Nagasaki a appelé le gouvernement à «prendre mieux la mesure de la crise».
M. B.