Jaoued Zairi : «L’Algérie est plus forte qu’en 2004»

Jaoued Zairi : «L’Algérie est plus forte qu’en 2004»
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L’international marocain, Jaoued Zairi, estime que la sélection algérienne possède le potentiel pour créer la surprise en Afrique du Sud.

L’attaquant d’Olympiakos que nous avons réussi à joindre hier a accepté volontiers de parler à la presse algérienne, malgré son programme chargé. En effet, son équipe jouera ce soir face à Bordeaux pour le compte du match aller des huitièmes de finale de la C1.

Concernant les éliminatoires de la prochaine CAN-2012, il estime que ce sera très dur pour le Maroc, car il y aura en face une redoutable équipe algérienne, mais il garde toujours espoir de voir l’équipe marocaine rebondir de nouveau, surtout que le derby maghrébin ne se jouera qu’au mois de mars de l’année prochaine.

Bonjour Zairi, c’est le journal algérien Compétition ?

LG Algérie

Vous m’appelez d’Athènes !

Non, je vous appelle d’Alger.

C’est bien, je suis à votre disposition.

Merci bien d’avoir accepté de nous parler.

Il n’ya pas de problèmes.

Le tirage au sort des éliminatoires de la CAN-2012 a mis le Maroc et l’Algérie dans le même groupe, qu’en pensez-vous ?

Franchement, je viens de découvrir le tirage au sort aujourd’hui (Ndlr, entretien réalisé hier). Je pense que ce sera difficile pour nous, compte tenu de la situation actuelle de la sélection marocaine, puisque la fédération royale marocaine n’a pas encore annoncé le nom du nouveau sélectionneur marocain. J’espère qu’ils régleront ce problème vite afin de nous permettre, nous, les joueurs, d’avoir une vision plus claire sur l’avenir de l’équipe.

Mais il faut avouer que les matches entre les deux pays ont toujours suscité une grande passion ?

Il y a eu toujours de la rivalité entre les deux sélections, mais il faut remarquer qu’on se respecte beaucoup mutuellement et les joueurs ont toujours eu un comportement exemplaire sur le terrain.

Personnellement, je suis ravi de rencontrer l’Algérie, car j’ai joué avec Ziani et Meghni quand je portais les couleurs du FC Sochaux.

Vous gardez un bon souvenir de l’Algérie, puisque la dernière confrontation entre les deux équipes remonte à 2004. C’était les quarts de finale de la CAN où le Maroc à l’époque avait battu l’Algérie sur le score de 3-1 ?

Effectivement, je me souviens très bien de cette confrontation, puisque j’ai réussi même à inscrire un but. Mais je pense qu’il n’y a pas photo entre l’équipe algérienne de 2004 et l’équipe actuelle.

Justement, comment jugez-vous le niveau de la sélection algérienne actuelle ?

La sélection algérienne actuelle a beaucoup progressé, et sa qualification au Mondial sud-africain en est la preuve. L’Algérie a réalisé un parcours extraordinaire dans les éliminatoires qualificatives au Mondial, avec pratiquement un sans-faute. L’Algérie possède une bonne assise défensive qui s’articule autour de l’excellent Bougherra.

Le milieu de terrain est cohérent avec un Ziani très percutant et redoutable sur les balles arrêtées, mais je trouve que l’attaque manque encore de punch. D’ailleurs, elle n’a pas été efficace lors de la dernière CAN disputée en Angola.

Quand on vous entend parler de l’Algérie, on sent que vous connaissez bien la sélection algérienne ?

Effectivement, car j’ai bien suivi le parcours de l’Algérie en Angola et j’ai trouvé la sélection algérienne très forte, mis à part le premier match perdu contre le Malawi.

Mais il y a eu une défaite un peu sévère face à l’Egypte en demi-finale ?

Certes, l’Egypte a gagné, mais elle n’avait pas besoin d’un coup de pouce de la part de l’arbitre.

Donc, pour vous l’arbitre a influé sur le résultat final ?

Oui, je le pense, même si l’Egypte a mérité son sacre.

Comment avez-vous trouvé le niveau de la dernière CAN ?

A mon avis, la compétition était d’un niveau acceptable, avec une équipe égyptienne très solide et très forte tactiquement, mais j’ai trouvé l’Algérie bien appliquée et forte physiquement. Par contre, j’étais impressionné par le jeu développé par la Zambie.

La sélection marocaine a déçu ses supporters en ratant sa qualification pour le Mondial et la CAN. Quelles sont les causes, à votre avis, de ces mauvais résultats ?

Il y a eu beaucoup d’erreurs commises de la part de la fédération royale marocaine qui n’a pas su gérer le dossier du staff technique qui dirige la sélection. Il y a eu une instabilité chronique au niveau du staff technique, ce qui s’est répercuté négativement sur le jeu de la sélection. Quand on perd à domicile face au Gabon, on ne peut espérer arracher le billet du Mondial.

Mais ce qui a surpris les observateurs, c’est l’incapacité de la sélection marocaine à assurer au moins sa qualification pour la CAN ?

Une fois on a perdu le ticket du Mondial, il y a eu démobilisation générale de la part des joueurs qui se sont découragés. La suite, vous la connaissez.

La presse marocaine a évoqué même un problème de clanisme au sein de l’équipe, quel est votre avis là-dessus ?

Oui, je pense que l’équipe a souffert de ce problème, car il y a eu beaucoup de tiraillements entre les pros et les locaux pendant toute cette période. Il faut que les responsables de notre football prennent le taureau par les cornes s’ils veulent que la sélection nationale rebondisse de nouveau.

Mais jusqu’a maintenant, on ne connaît pas le nom du futur sélectionneur, ceci risque de perturber la sélection marocaine en perspective des éliminatoires de la CAN-2012 ?

On attend toujours, et j’espère que ce problème va se régler très prochainement.

Vous faites toujours partie de la sélection marocaine, pensez-vous que le Maroc a le potentiel pour rebondir de nouveau ?

Je pense que oui, car on possède d’excellents joueurs qui peuvent rendre le sourire au football marocain. Maintenant, la balle est dans le camp de la fédération royale qui doit mettre les moyens nécessaires à la disposition de la sélection.

Avez-vous joué avec Ziani et Meghni à Sochaux, et que pensez-vous de ces deux joueurs ?

J’ai joué avec Meghni alors que la venue de Ziani coïncidait avec mon transfert au Portugal. Cela étant, je pense que Ziani a pris une dimension mondiale. Il possède le talent pour s’illustrer avec l’Algérie au prochain Mondial. Pour moi, c’est la dynamo de la sélection algérienne. Concernant Meghni, c’est un joueur très technique qui possède une excellente frappe de balle. Pour moi, c’est un élément précieux dans le dispositif tactique de l’entraîneur algérien.

Pensez-vous que la sélection algérienne peut créer la surprise au prochain Mondial ?

Il faut que la sélection algérienne croit en ses capacités, car elle est capable de bousculer la hiérarchie. Si elle arrive à réaliser les mêmes prestations que face au Mali et contre la Côte d’Ivoire, elle pourra facilement passer le premier tour du Mondial. En tout cas, je serai le premier supporter de l’Algérie en Afrique du Sud.

Comment ça se passe pour vous au sein de votre équipe de l’Olympiakos ?

Dieu merci, je suis bien dans cette équipe, puisque je joue régulièrement. D’ailleurs, je m’apprête à disputer ce soir un match très important face à Bordeaux pour le compte du match aller des huitièmes de finale de la C1.

Vous allez retrouver en face de vous votre compatriote Marouane Chamakh ?

C’est avec un grand plaisir que je vais retrouver mon ami Chamakh ce soir à Athènes. Cette rencontre sera un peu spéciale pour moi, car je vais affronter une équipe française, et comme j’ai beaucoup joué en France, donc ce sera un peu chaud.

Puisque vous jouez en Grèce, je suppose que vous connaissez le joueur algérien Rafik Djebbour ?

C’est un excellent attaquant rapide et costaud. C’est un joueur qui pèse beaucoup sur les défenseurs adverses. Pour moi, si Djebbour était présent à la dernière CAN en Angola, il aurait fait exploser n’importe quelle défense. A mon avis, il fera sensation dans le prochain Mondial.

Avant de conclure, ne craignez-vous pas que le match Maroc-Algérie déborde de son cadre sportif, comme ça été le cas lors du match Algérie-Egypte ?

Ça ne va pas être le même cas, car ce sera un match de football qui opposera deux pays frères musulmans. On fera de telle sorte que la fête soit totale dans les gradins et que le fair-play soit au rendez-vou

K. H.

Il jouera aujourd’hui la C1 européenne: Il affrontera aujourd’hui Chamakh et Bordeaux

L’attaquant et international marocain de l’Olympiakos, Jaouad Zaïri, se méfie de la venue de Bordeaux, aujourd’hui, en Ligue des Champions. L’ancien Sochalien place Laurent Blanc comme le danger numéro 1 pour son équipe.

Jaouad Zaïri, quel est le niveau de l’Olympiakos ?

Nous sommes un bon groupe. Dans le championnat grec, c’est différent, car on est attendu partout. En face, chaque équipe fait le match de sa vie. On a Dudu et Galletti qui ne vont pas pouvoir participer à ce match. Ça va être une belle affiche, tout le monde est très motivé. Ça va se jouer sur des petits détails, comme les coups de pieds arrêtés, et on sait que Bordeaux est très bon dans ce domaine.

Quelle est l’ambiance au stade Karaiskaki ?

C’est très chaud. Les supporters sont des fanatiques. Le public, pour nous, est notre douzième homme. On peut même faire basculer le sort d’une rencontre grâce à lui. C’est très impressionnant, vous allez voir.

Que dit-on de Bordeaux en Grèce ?

On connaît bien les joueurs, mais on craint surtout le coach. Laurent Blanc peut apporter beaucoup. On va faire une analyse vidéo des Girondins, mais on essaye de se focaliser d’abord sur notre niveau de jeu. On a battu Arsenal dans notre stade. On va donner le maximum pour gagner aujourd’hui.