« J’ai 50 ans » de Djamel Azizi projeté à Alger

« J’ai 50 ans » de Djamel Azizi projeté à Alger

ALGER – Le long métrage de fiction « J’ai 50 ans » du réalisateur Djamel Azizi, un téléfilm axé sur le conflit des générations de l’Algérie indépendante à travers le quotidien d’une famille des Aurès, a été présenté pour la première fois au public algérois.

Projeté à la salle de la cinémathèque d’Alger, cette œuvre de 98mn, produite par la télévision nationale, relate un drame social en confrontant de manière naïve et directe trois générations d’une même famille qui ont voué leurs vies au service de la nation.

Incarné par Taha Lamiri, Ali, Moudjahid blessé à la jambe qui a mené plusieurs opérations dans les montagnes des Aurès raconte ses exploits et ses sacrifices à son petit-fils sous le regard réprobateur de son fils, Salah (Kamel Rouini), officier de l’Armée nationale populaire qui a perdu l’usage de ses jambes lors de la lutte anti-terroriste dans les années 1990.

Devenu aigri à cause de son handicap, Salah, reproche à son père de l’avoir encouragé à rejoindre l’armée, s’enferme sur lui-même, devient violent et ne conçoit plus la valeur de son sacrifice ni celui de son père.

Le film prend une tournure assez comique le jour où le petit fils, seul pilier de la famille dans ce climat tendu et violent, est humilié par un notable du village qui les traite de « famille de mendiants invalides ».

Ces insultes poussent le grand-père à ressortir son fusil, datant de la guerre de libération nationale, et le père à revêtir son uniforme de soldat pour laver l’honneur bafoué de la famille malgré leurs blessures.

Le film met également en avant le rôle fédérateur de Faiza (Fizia Touggourti) mère courage, soutenant son mari et son beau-père dans la maladie, même au bord du divorce, pour assurer une bonne éducation à son fils.

Malgré des dialogues jugés « beaucoup trop directes » et parfois même « surfaits » par les spectateurs, le film se défend tout de même par la présence remarquée à l’écran de Fizia Touggourti et Taha Lamiri ainsi que par la spontanéité des enfants jouant dans cette œuvre.

Sorti en 2014, « J’ai 50 ans » a été sélectionné en compétition du 24e Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) en février 2015 en plus d’avoir été projeté lors du dernier Festival international d’Oran du film arabe en juin 2015.