« J’étais dans ma chambre, je fermais la fenêtre quand j’ai entendu un crissement de frein, et j’ai vu une gigantesque fumée blanche s’élever du train de marchandises qui passait. Je l’ai compris après, c’était du gaz, qui, soudainement, est devenu du feu, un mur de deux cents mètres de feu. J’ai entendu au moins trois explosions l’une après l’autre « .
Ce témoignage d’un commerçant de Viareggio, rapporté par La Repubblica, atteste de la violence de l’explosion qui est survenue lundi soir, peu avant minuit, dans cette ville du nord-ouest de l’Italie.
Pour des raisons encore inexpliquées, un wagon-citerne transportant du GPL (gaz de pétrole liquéfié) « s’est couché sur la voie et du gaz s’est répandu dans les habitations les plus proches avant qu’il n’explose », a expliqué Antonio Gambardella, commandant en chef des pompiers italiens.
Résultat, deux petits immeubles se sont écroulés sous la violence de la déflagration. L’un d’entre eux était censé abriter 18 personnes, dont plusieurs ont survécu.
« Mais nous craignons qu’il puisse encore y avoir quelques personnes sous les décombres », a-t-il précisé. « Un petit garçon de huit ans a été dégagé vivant, mardi vers 3 h 30 », a-t-il toutefois salué.
L’incident a ravagé une dizaine de petits immeubles dans un rayon de 300 mètres près de la gare.
Selon un bilan encore provisoire, au moins 15 personnes ont été tuées dans ce drame, qui a également fait une cinquantaine de blessés, dont 37 – souvent brûlés sur une grande partie du corps – sont considérés comme « graves » ou « très graves ».
« Une scène terrifiante que je ne pourrai jamais oublier »
« Plus de 300 pompiers venus de toute la Toscane, de la Ligurie et même d’Émilie-Romagne ont été mobilisés pour faire face à la situation. L’une des tâches des pompiers et notamment des unités spécialisées dans les accidents de produits chimiques a été d’éviter que le reste des wagons-citernes ne prennent feu et n’explosent », a-t-il précisé.
L’état d’urgence régional a été déclaré dans la région de Lucques, voisine de Viareggio. « J’ai entendu l’explosion et je suis sorti dans la rue pour me trouver face aux flammes et malheureusement à un corps carbonisé gisant à terre », a raconté un témoin à l’agence Ansa.
« Cela a été une scène terrifiante que je ne pourrai jamais oublier. Pour le corps, nous n’avons rien pu faire que de le recouvrir », a expliqué cet employé d’une entreprise pharmaceutique proche du lieu de la catastrophe.
Le GPL est un composé d’un mélange de 50 % de butane et de 50 % de propane. Il est utilisé comme carburant « propre » par de nombreux automobilistes.
Le convoi venait du port de La Spezia et se dirigeait plein sud vers Pise quand il est passé par Viareggio, une ville de 50.000 habitants.
