Des centaines de magistrats ont boycotté samedi dans de nombreux tribunaux de l’Italie l’ouverture officielle de l’année judiciaire pour protester contre les lois du gouvernement jugées « destructrices » pour le système judiciaire national.
L’Association nationale des magistrats (ANM) avait annoncé mercredi dans un communiqué cette protestation, demandant à ses membres de quitter les tribunaux samedi à chaque fois qu’un représentant du gouvernement prendrait la parole.
« Au moins 50 juges et procureurs ont quitté le tribunal à Rome lorsque le représentant du gouvernement a débuté son discours », rapportent des médias locaux.
Des dizaines de magistrats, parfois même des avocats, ont quitté également les tribunaux à Palerme, Milan ou Naples lors du discours du représentant de l’Etat pour revenir à l’intérieur une fois ce discours terminé, a-t-on ajouté de mêmes sources.
« Notre geste veut exprimer d’une manière tranquille le fort désagrément de la magistrature », a expliqué Luca Palamara, président de l’ANM.
Son association avait dénoncé mercredi dans son document « les insultes et les menaces » adressées aux magistrats par Silvio Berlusconi et des membres de sa majorité, qui accusent les « juges rouges » de vouloir éliminer le chef du gouvernement de la scène politique par des moyens judiciaires.
L’ANM avait aussi demandé d’ »arrêter les réformes destructrices du système judiciaire avec des lois privées de bon sens et de cohérence, conçues uniquement par rapport à des affaires judiciaires particulières », celles de
Silvio Berlusconi.
Le Parlement examine actuellement une loi appelée à raccourcir la durée des procès en Italie et, selon l’opposition, en cas d’adoption définitive, les deux derniers procès contre Silvio Berlusconi seraient éliminés.
Agences