L’Italie a décidé de passer à l’action afin d’assurer le maximum de sécurité en prévision de la tenue du sommet du G8 dans la capitale des Abruzzes Aquila dans le campus la Guardia di Finanza City, l’une des rares infrastructures qui a échappé au séisme qui a dévasté le centre historique de cette ville le 6 avril dernier.
Ainsi, après que la préfecture d’Aquila eut annoncé des changements au niveau de la circulation routière, voire des déviations ainsi que la suppression même des pistes répertoriées dans le système du GPS, Rome a décidé de suspendre l’accord de Schengen sur la libre circulation des personnes du 28 juin jusqu’au 15 juillet prochain.
La carte d’identité ne suffit plus désormais pour circuler en Europe. Le passeport redevient indispensable même entre les citoyens de l’UE.
S’il est vrai que ce n’est pas la première fois que Rome recourt à cette mesure extrême, puisqu’elle a déjà eu à le faire en 2001 lors du sommet de Gênes, il n’en reste pas moins que pris en pleine saison estivale, les établissements de contrôle aux frontières ont surpris plus d’un, y compris des estivants qui ont l’habitude de se déplacer vers ce pays pour passer des vacances.
L’Italie justifie cette mesure par le souci de contrôler les allers et venues, et de prévenir les troubles observés régulièrement en marge des mouvements altermondialistes, d’autant que le sommet du G20 qui a eu lieu le 2 avril dernier à Londres a suscité la colère des altermondialistes qui avaient organisé des marches pour dénoncer les effets de la crise financière internationale.
Et compte tenu de cette situation, le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, avait immédiatement assuré qu’il y aura des contrôles spéciaux aux frontières « pour repousser ceux qui cherchent à perturber le sommet du G8 ».
Selon des sources locales, même si cette mesure avait été annoncée depuis déjà quelques semaines, sa mise en application dimanche dernier a causé des désagréments à des voyageurs de la zone Schengen qui n’avaient pas apporté leur passeport.
Il faut savoir que l’accord de Schengen permet les voyages sans contrôle d’identité dans 25 pays européens.
Mais au niveau des frontières terrestres de l’Italie, la situation a été plus tendue dès lors que le contrôle est effectué même pour ceux qui sortent d’Italie.
Mais il faut dire que les Italiens visent un double objectif même si le renforcement du contrôle aux frontières peut irriter les estivants.
Le sommet du G8 devait se tenir initialement à la Maddalena en Sardaigne mais il a été déplacé symboliquement vers l’Aquila dans le centre du pays, suite au violent séisme qui a dévasté cette région en avril dernier et ce, dans le but de faire des économies, qui pourraient être utilisées pour la reconstruction de la région des Abruzzes.
Mais la région des Abruzzes, en collaboration avec le ministère du Développement économique et les bureaux de l’Institut italien du commerce extérieur a déjà lancé une offensive de charme en direction de potentiels clients et partenaires afin de vendre ses produits et de reconstruire une localité sinistrée, et ce, à travers la tenue des Jeux méditerranéens et du Forum économique (Forumed) qui vient de prendre fin.
Pour cette édition du sommet du G8, la crise financière internationale occupera la pole position dans les discussions des pays les plus riches de la planète.
Mais le thème des conséquences sur les changements climatiques sera également abordé et de nouvelles négociations auront certainement lieu avec les pays émergents.
Et le débat enclenché en juillet 2008 à Hokkaido sera encore d’actualité puisque les pays pollueurs, dont les USA en tête avec 30% d’émanation de gaz à effet de serre, reviendront à la charge pour demander aux États émergents de freiner leur processus de développement pour éviter la fin de l’humanité.
La problématique du droit au développement se posera de nouveau d’autant que des continents comme l’Afrique font face aujourd’hui à des enjeux d’une extrême importance, à savoir la sécurité alimentaire, la santé, l’eau et l’éducation.
L’organisation WWF (For a Living Planet) a tiré, hier, la sonnette d’alarme en accusant le G8 d’avoir failli aux engagements pris à Hokkaido.