L’action spectaculaire d’immigrés maghrébins, qui se sont cousu la bouche pour protester contre leur détention dans un des treize «centres d’identification et d’expulsion» (CIE) italiens, a relancé, hier, dimanche, le débat sur le traitement des clandestins en Italie. Le traitement infligé à des migrants dans le CIE bondé de l’île de Lampedusa avait déjà suscité une vague d’indignation en Europe.
Un reportage télévisé en début de semaine montrait des réfugiés se dénuder avant d’être aspergés d’un produit contre la gale. «Les images de Lampedusa sont inacceptables», avait dénoncé la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström. Khalid Chaouki, un député du Parti démocrate (PD – gauche) d’origine marocaine s’est «barricadé symboliquement» dans le centre bondé de Lampedusa, affirmant qu’il y resterait tant que les immigrés, qui y sont pour ertains depuis des mois, ne seraient pas transférés ailleurs. «J’ai trouvé ce que je craignais : un lieu indigne où il pleut des toits et où sept Erythréens qui ont survécu au naufrage du 3 octobre (366 morts, près de Lampedusa) sont encore là». Le prix Nobel de la paix 1976, l’Irlandaise Betty Williams, de passage en Italie, l’a aussi réclamé, estimant que des centaines d’associations et communes italiennes pouvaient accueillir ces clandestins. «Dans quel esprit préparez-vous Noël quand tout le monde sait qu’il y a des personnes en camp de concentration ?», a lancé Mme Williams, s’adressant au président du Conseil, Enrico Letta, dans un communiqué.