Le modèle social de l’Algérie axé sur les subventions issues des recettes des hydrocarbures, ne peut pas être viable à long terme, ont indiqué jeudi des experts participant au colloque »Le Sud, quelles alternatives ? » ouvert mercredi à Alger.
« L’Algérie continue de subventionner de nombreux secteurs comme le logement et l’emploi et propose des services gratuits dans l’éducation et la santé » car elle dispose encore de recettes confortables issues de l’exportation des hydrocarbures, a déclaré à l’APS, Lies Boukra, enseignant à l’Institut de sociologie à l’Université libre de Bruxelles. « Cette politique ne peut pas être soutenue à long terme car elle répond surtout à une urgence » pour éviter le mécontentement populaire, a-t-il précisé, préconisant d’orienter ces revenus « vers l’investissement productif pour parvenir à la construction d’une économie indépendante et créatrice de richesses ». Les subventions ne peuvent être considérées que comme « une solution transitoire », selon lui. De son côté, Hocine Zehouane, avocat et militant des droits de l’Homme, regrette que l’économie de l’Algérie demeure à caractère « rentier » du fait de la prépondérance du poids des hydrocarbures. Selon lui, cette situation conduit « à une tradition algérienne d’assistance » aux populations générant des dépenses sociales importantes. »L’économie ne peut pas supporter ces charges » pendant de nombreuses années, relève Hocine Zehouane, qui préconise sa »réorientation » vers des activités capables de créer des richesses.
Reda A.