Le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, a estimé hier en marge du symposium organisé par le FCE que «le problème de l’économie algérienne est d’ordre politique et non pas de manque de potentialités économiques.
Les gens ne disent pas en face ce qui ne va pas. Ils ont peur. A mon avis, il faudrait dire les choses de façon ferme et de manière très claire pour situer les problèmes». A une question sur son intérêt à investir dans le secteur automobile, le patron de Cevital et représentant de la marque Hyundai en Algérie a évoqué des «contraintes et des blocages», avant d’ajouter en ces termes : «Ce n’est pas avec l’importation des pièces détachées et le tournevis qu’on peut faire développer notre pays.
C’est en créant de la valeur ajoutée et allant de l’amont vers la base. C’est-à-dire, il faut développer les produits de l’acier, les pièces de rechange, de la pétrochimie qui rentrent dans la fabrication des voitures. Et tout cela est à la portée des Algériens. Mais on ne nous laisse pas développer cette industrie.
Il faudrait poser cette question au plus haut niveau de ce pays.» M. Rebrab a confié que des projets immobiliers, sidérurgiques et bien d’autres sont bloqués par les pouvoirs publics. «On m’a refusé également de créer une banque», a-t-il soutenu, en citant comme partenaire «la Caisse d’épargne française, la Banque mondiale et le Crédit foncier. Notre part était minoritaire de 30%, mais les autorités ont refusé de nous accorder l’autorisation».
A propos de l’introduction de Cevital dans le marché boursier, Issad Rebrab s’interroge sur l’importance de cette démarche dans le contexte de non-investissement. «Quel intérêt de solliciter l’argent et en fin de compte on ne peut pas investir ? Le groupe Cevital est aujourd’hui en surliquidité. On a de l’argent qu’on veut investir, mais on ne nous autorise pas à le faire», répond-il en substance.
F. B