Issad Rebrab , président de CEVITAL, au “FINANCIAL AFRIK” : “Notre objectif est d’exporter au-delà de 3 milliards d’euros par an”

Issad Rebrab , président de CEVITAL, au “FINANCIAL AFRIK” : “Notre objectif est d’exporter au-delà de 3 milliards d’euros par an”

Le patron de Cevital a fait l’annonce d’un projet dans les cartons dans le domaine de dessalement de l’eau de mer.

Le Président du groupe Cevital, Issad Rebrab, a souligné, dans un entretien, dimanche, au Financial Afrik, un média multisupport, qu’en matière d’exportation, notre objectif, au cours des trois prochaines années, vise à porter les exportations de nos produits à “3 milliards d’euros par année, dont 2 milliards proviendront de l’électroménager”.

En 2016, a-t-il rappelé, Brandt Algérie, une filiale de notre groupe, producteur et exportateur de produits électroménagers et électroniques, a récolté les fruits de son travail en étant nommé “meilleur exportateur en Algérie”. Et d’ajouter : “Nos exportations sont diverses et couvrent aussi bien l’Afrique que d’autres continents. Nous exportons beaucoup de produits comme le sucre, l’huile, la margarine, la conserverie, le verre plat et d’autres produits.”

Le patron de Cevital a, par ailleurs, fait l’annonce d’un projet dans les cartons dans le domaine de dessalement de l’eau de mer. Notre projet, a-t-il détaillé, consiste en “la production de membranes et d’unités de dessalement de l’eau de mer et de production d’eau ultra pure pour les industries pharmaceutiques, agroalimentaires, des semi-conducteurs et pour le traitement des eaux, de gaz et de pétrole de schiste”. “C’est, a-t-il poursuivi, un projet que nous comptons lancer cette année et qui pourra sauver toute l’humanité du déficit hydrique prévu prochainement.”

Issad Rebrab a expliqué qu’il s’agit d’un projet de “grande envergure qui pourra répondre à la problématique de l’eau qui va se poser les 20 prochaines années dans le monde”. Et de noter : “Actuellement, dans les grandes places financières, toutes les transactions tournent autour des hydrocarbures et des matières premières. Durant les 15 ou 20 prochaines années, ces échanges se concentreront autour de l’eau, ressource vitale qui deviendra rare.” Le Président de Cevital a évoqué également dans cet entretien la zone de libre-échange continentale dont la convention de création a été signée, il y a quelques mois, par des pays africains. Il dit “apprécier fort ce désir de rapprocher les populations et économies africaines”.

Cette convention, a-t-il relevé, permettra, entre autres, de “booster les échanges commerciaux et de services entre différents pays du continent”. “Mais, a-t-il ajouté, il ne faudrait pas se limiter uniquement à cet aspect.” Et d’expliquer : “Comme vous le savez, l’Afrique accueillera d’ici à 2035 plus de

450 millions de nouveau-nés. Donc, tous ses besoins vont s’accroître. Il faudra anticiper afin de satisfaire ces populations en termes de nourriture, d’infrastructures, de logements et d’autres besoins.” Issad Rebrab a, en outre, estimé que “l’augmentation des échanges entre nos pays passe avant tout par la mise en place de véritables infrastructures. Imaginez-vous, un conteneur exporté à partir de l’Algérie passe presque 45 jours pour arriver au port d’Abidjan. Par contre, s’il y avait une ligne ferroviaire qui quitte n’importe quelle ville algérienne, passant par le Mali, il lui faudrait juste 36 heures pour qu’il soit en Côte d’Ivoire. Un conteneur exporté à partir d’un port algérien passe au minimum 60 jours pour arriver en Centrafrique”. Le patron de Cevital a souligné, dans le même registre, que “s’il y avait une ligne ferroviaire quittant une ville algérienne, passant par le Tchad, il lui faudra juste, à ce conteneur, 36 heures pour qu’il soit en Centrafrique”.

Youcef Salami