Le patron de Cevital, Issad Rebrab, a animé, hier, une conférence intitulée «La co-localisation: un accélérateur de développement industriel» au niveau de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
L’auditorium de Hasnaoua s’est avéré très exigu pour contenir le nombre très important d’étudiants qui se sont déplacés à ce rendez-vous. Il a fallu, d’ailleurs, recourir à des haut-parleurs à l’extérieur pour permettre aux autres de suivre la conférence. Dès le début, l’intervenant annonce ses ambitions en matière de création d’emplois et de richesses en Algérie.
Abordant la Co-localisation de Brant et en parlant du complexe de la même marque à Sétif, Issad Rebrab soulignera que «le complexe de Brant Algérie atteindra une capacité de production de 10 millions d’unités électroniques d’ici 2020. Et que 90% de cette production sera destinée à l’exportation. Le complexe créera pas moins de 7 500 postes d’emploi».
Le PD-G de Cevital expliquera, également, que son groupe a relocalisé en Algérie la production de plusieurs produits électroniques fabriqués en Chine. «Ce choix permettra au groupe de concurrencer les Asiatiques en raison de la proximité avec le marché européen et la disponibilité de la main-d’œuvre au coût moins élevé en Algérie», se réjouit-il. Le conférencier invite, par la même occasion, les chefs d’entreprises à investir dans le rachat des entreprises étrangères en faillite. «Si l’Algérie veut accélérer son développement, il est impératif de permettre aux entrepreneurs d’acquérir des entreprises étrangères en faillite et de les localiser en Algérie», dira-t-il. L’avantage de ce rachat est multiple, selon l’orateur. Il parle, notamment, du transfert du savoir-faire, d’une certaine synergie qui s’est déjà installée dans l’entreprise et évidemment le coût moins élevé de la main-d’œuvre ici en Algérie.
Pour Rebrab, réussir est synonyme d’innovation. Et pour innover, il faut une stratégie et avoir les dernières technologies L’investissement le plus important pour ce chef d’entreprise qui ambitionne pour concourir l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, reste les ressources humaines et la technologie. «J’ai fait appel aux jeunes algériens qui travaillaient, auparavant, dans les différentes multinationales. Le jeune algérien n’a rien à envier aux autres. Au contraire, il est un génie, il suffit de le respecter et le bien payer», avoue-t-il.
Sur ce chapitre justement, Issad Rebrab promet de recruter au sein de son entreprise, chaque année, tous les majeurs de promotions de l’université Mouloud Mammeri. «Je suis le fils de la région et par respect à Mouloud Mammeri, dont le nom est porté par cette université, je m’engage à recruter, chaque année, tous les majeurs de promotions de cette université. Comme c’est le cas, déjà, à Béjaïa», dira-t-il.
Interrogé sur les problèmes bureaucratiques rencontrés ici en Algérie, le conférencier répliquera : «C’est deux mondes différents. Ailleurs, on te facilite vraiment la tache. L’essentiel pour eux c’est la création de richesse et d’emploi. J’ai eu 1 000 hectares au Brésil pour un dollar symbolique. La France a privilégié mon offre dans l’achat de Brant parce que j’ai proposé de garder 1 200 salariés». Enfin, Rebrab considère que la lutte contre le marché informel est une très bonne chose, mais «il faut une volonté politique», suggère-t-il.