Une rumeur s’est propagée sur les réseaux sociaux prétendant un mandat d’arrêt lancé contre le PDG du plus grand groupe industriel privé algérien vient d’être confirmée par Issad Rebrab lui même via une interview accordée au journal électronique Tout sur l’Algérie «La rumeur est fondée. On cherche à me faire taire. Mais je ne vais pas me taire. Au lieu de prendre conscience de la gravité des choses, ils agissent ainsi. Au lieu de m’appeler pour dialoguer, parler des blocages et de l’avenir de notre pays, ces gens veulent m’arrêter pour me faire taire. Ils essayent de faire taire tous ceux qui critiquent, qui parlent et posent des questions légitimes sur l’avenir de notre pays.»
Issad Rebrad dit qu’on lui reproche «D’avoir parlé. D’avoir dénoncé les blocages inadmissibles dont je fais l’objet. Les gouvernants actuels sont les plus grands dangers pour notre pays. Ils m’accusent d’avoir importé des équipements d’occasion pour l’usine Brandt de Sétif. C’est faux. Les journalistes peuvent se rendre sur place pour vérifier et constater le mensonge. Ils peuvent aussi venir dans nos usines en France pour voir qu’aucun équipement n’a été renouvelé pour envoyer les anciens équipements en Algérie.» avant d’expliquer «Ce sont des excuses pour justifier les blocages de tous nos projets et pas seulement celui de Brandt. Déjà en 2014, quand nous avons acquis Brandt, on avait demandé la possibilité de transférer nos propres devises pour faire cette acquisition. Le Premier ministre avait renvoyé la balle dans le camp du gouverneur de la Banque centrale. Nous n’avons pas été autorisés à transférer. Finalement, c’est grâce à l’aide du gouvernement français et des banques françaises que nous avons financé cette acquisition importante pour nous et pour l’Algérie. Nous n’avons pas sorti un seul dollar d’Algérie pour ce projet. Malgré cela, M. Sellal avait envoyé une lettre à Tracfin pour lui demander d’enquêter sur nous. Depuis, ils ont dû lui répondre que tout a été transparent. Parce que nous sommes transparents. Tout ce que nous faisons est transparent. Ce n’est pas le cas du gouvernement algérien et de ses amis qui travaillent dans l’opacité.»
L’homme d’affaire élu PDG africain de l’année qu’il est au Brésil pour une mission, au moins jusqu’au 16 octobre. «Une fois que j’aurais terminé mon travail, je verrai. Il est évident que si je n’ai pas d’assurances, je vais retarder mon retour. Je n’ai pas peur d’eux. Ce que j’ai dit je l’assume. Je me suis toujours assumé.» en promettant de révéler au peuple algérien d’autres faits graves «j’ai encore d’autres révélations à faire. Le peuple algérien connaîtra la vérité. Ils sont dans leur tort. Ils ne veulent pas entendre parler des choses vraies. Ils veulent que tout le monde les caresse dans le sens du poil. Ils sont le mal de notre pays. On ne peut pas les laisser le détruire davantage. Ils ne veulent pas dialoguer avec les gens qui proposent des choses différentes. Encore une fois, je ne vais pas me taire. Je n’ai pas de patrie de rechange. « Il faut que la peur change de camp », pour paraphraser Monsieur Réda Malek.»
Pour rappel, le ministre de l’Industrie, en réponse à une déclaration d’Issad Rebrab qui se plaignait d’entraves bureaucratiques, avait accusé ce dernier d’avoir cherché à duper l’Etat algérien dans le cadre du rachat de l’usine Brandt en France, notamment en surfacturant de vieux équipements destinés à l’Algérie. «Lors de l’acquisition de l’usine Brandt, en France, avait déclaré Bouchouareb, les conditions qui étaient posées par le partenaire français étaient de renouveler les équipements. Rebrab a pris les vieux équipements et a voulu les introduire dans mon pays contre une valeur de 5,7 millions d’euros alors qu’il en est le propriétaire.» Et d’ajouter : «S’il préfère octroyer les équipements neufs au peuple français, je n’ai pas à m’immiscer dans cela. Par contre, pour le peuple algérien, il se contente de lui envoyer de vieux équipements et, en plus, à un montant qui est le double de l’acquisition de tout l’actif», avait-il martelé. Issad Rebrab avait aussitôt démenti les propos du ministre qu’il accusera de mensonge. Il lui a lancé le défi d’en parler face à face à la télévision. Au sujet de l’accusation d’importation d’équipements vétustes, Issad Rebrab avait indiqué que la chaîne de production qu’il voulait importer était composée à «75% de matériel neuf». «Le ministre peut venir à Sétif et constater de lui-même l’usine», avait-il encore lancé.