Israël face à son régime d’Apartheid

Israël face à son régime d’Apartheid

Israël confirme son statut officieux d’Etat Apartheid. En effet, des affrontements ont opposé jeudi soir dans le centre d’Al-Qods occupée les policiers israéliens à deux mille Israéliens d’origine éthiopienne qui manifestaient contre le « racisme de la police ».

Les manifestants ont emprunté la principale artère commerciale de la ville, et se sont rapprochés de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, après avoir bloqué une route devant le quartier général de la police. La police déployée en masse a bloqué les manifestants à l’aide d’un canon à eau.

Les forces de l’ordre ont également tiré des grenades lacrymogènes, a indiqué une porte-parole de la police, précisant que trois policiers avaient été blessés par des jets de pierres et de bouteilles et deux manifestants arrêtés. La radio publique a pour sa part fait état de 10 manifestants légèrement blessés.

Dans la soirée, le face à face tendu s’est poursuivi mais il n’y avait plus d’affrontements.

Les manifestants s’étaient rassemblés face au quartier général de la police pour protester contre des incidents impliquant des policiers et des membres de leur communauté ces derniers jours.

« Stop à la violence policière contre les juifs noirs », ont scandé les protestataires, dont l’un brandissait une pancarte : « En Europe, on tue des juifs parce qu’ils sont juifs, et en Israël on tue des juifs parce qu’ils sont noirs ».

La presse locale a rapporté les accusations d’un Israélien d’origine éthiopienne contre la police israélienne. Walla Bayach a raconté au site d’informations Ynet que des inspecteurs chargés de l’immigration s’en étaient pris à lui lors d’un contrôle d’identité à Beer Sheva (sud) parce qu’ils croyaient qu’il était un clandestin africain. Selon la version des policiers, c’est Walla Bayach qui les a agressés au moment où ils lui demandaient ses papiers.

Auparavant, une vidéo montrant deux policiers frappant un soldat d’origine éthiopienne en uniforme militaire dimanche à Holon, près de Tel-Aviv, a fait le tour des médias israéliens. Les deux policiers ont été suspendus dès le lendemain, ont rapporté les médias.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a lancé dans la soirée un appel au calme et condamné les agissements des policiers. « Je condamne fermement les coups assénés au soldat de la communauté éthiopienne et ceux qui les ont donnés seront poursuivis, mais personne ne doit se faire justice lui-même », a affirmé Benjamin Netanayhu dans un communiqué.

« La communauté des Éthiopiens nous est chère et l’État d’Israël déploie des efforts considérables en vue de faciliter son intégration. Je continuerai dans cette voie avec le prochain gouvernement », a promis le Premier ministre, qui négocie la formation d’un nouveau gouvernement après les élections du 17 mars.

Le président Reuven Rivlin a lui aussi évoqué cet incident lors d’une rencontre avec 80 jeunes Israéliens d’origine éthiopienne jeudi.

« Nous ne pouvons pas rester impassibles (…). Des incidents comme celui-là doivent servir de signaux d’alerte et donner lieu à une introspection sincère et profonde sur la question des relations entre les forces de l’ordre et les différentes communautés qui constituent la société israélienne », a-t-il dit selon ses services.

Plus de 120.000 juifs d’origine éthiopienne vivent en Israël.

Ils descendent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles, et les autorités religieuses d’Israël les ont tardivement reconnues comme membres de la foi juive.

Cette décision a entrainé l’organisation de deux ponts aériens, en 1984 et 1991, qui ont permis l’émigration de 80.000 d’entre eux vers Israël. Ils ont dû franchir un énorme fossé culturel et ont connu une intégration difficile dans la société israélienne, en dépit d’une aide massive du gouvernement.