Le ministre de la Défense israélien, Israel Katz, a ordonné à l’armée d’empêcher l’entrée dans la bande de Gaza de ce qu’il a qualifié de « manifestants jihadistes » en provenance de l’Égypte. Cette directive vise explicitement la Caravane « Soumoud » (Caravane de la Résistance), qui prévoit de se rendre dans l’enclave palestinienne pour briser le blocus imposé par Israël.
Dans une déclaration, Katz a affirmé avoir « donné des instructions pour bloquer l’entrée des manifestants jihadistes à Gaza depuis l’Égypte ». Il a également exprimé ses attentes envers les autorités égyptiennes : « Je m’attends à ce que l’Égypte empêche ces manifestants d’atteindre la frontière israélo-égyptienne et les empêche de provoquer des troubles ou de tenter de pénétrer à Gaza – une situation qui mettrait en danger nos soldats, et nous ne le permettrons pas. »
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La Caravane de la Résistance, partie plus tôt de Tunisie, a franchi la frontière libyenne via le poste frontalier de Ras Jedir. Elle se trouve actuellement en Libye et prévoit de se diriger vers le poste frontière égyptien de Salloum le 12 de ce mois, avant de rejoindre Le Caire, puis le passage de Rafah le 15.

Arrestations d’avocats algériens en Égypte : des participants à la caravane de la Résistance visés
Alors que la tension monte autour de la « Caravane de la Résistance », des informations font état d’arrestations ciblant des participants. Trois avocats algériens ont été interpellés et placés en détention à l’aéroport du Caire, selon l’avocate Fatiha Rouibi, qui a dénoncé ce mercredi 11 juin une « détention arbitraire ».
Ces arrestations semblent liées à leur implication dans la caravane « Soumoud », mobilisée pour briser le blocus israélien sur Gaza.
Dans un post publié sur Facebook, Me Rouibi a révélé l’identité des avocats concernés : Samir Mostefaoui, Mohamed Atef Briki et Abbas Abdenour. Elle a précisé que leurs téléphones et papiers d’identité avaient été confisqués sans justification légale, qualifiant cet acte de « violation flagrante des droits de l’homme et de la liberté de circulation ». « Nous exigeons une intervention urgente des autorités algériennes pour protéger nos confrères », a-t-elle insisté.
Ces arrestations surviennent alors que des milliers de militants, notamment tunisiens et algériens, convergent vers la frontière égypto-palestinienne dans le cadre de la caravane « Soumoud ». Celle-ci, partie de Tunisie et actuellement en Libye, prévoit de rallier le poste-frontière de Rafah le 15 juin, malgré les mises en garde d’Israël et les obstacles égyptiens.
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Selon des sources militantes citées par le journal El Khabar, les trois avocats algériens détenus au Caire seraient directement associés à cette initiative. Leur interpellation alimente les craintes d’une répression plus large contre les participants, alors que l’Égypte, sous pression israélienne, a été appelée à « empêcher tout trouble » à sa frontière.
Campagne médiatique contre la caravane de la résistance : accusations de « troubles frontaliers »
Alors que la caravane « Soumoud » avance vers Gaza, une vague de critiques circule activement sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, où des publications virales accusent les participants de vouloir « créer le chaos » à la frontière égyptienne. Ces posts, largement partagés, reprennent souvent une rhétorique alarmiste, présentant la caravane comme une « provocation » ou une tentative de déstabilisation.
Certaines publications vont jusqu’à qualifier les militants d’ »éléments manipulés« , sans toutefois fournir de preuves tangibles. Ces accusations, bien que non attribuées officiellement aux autorités égyptiennes, reflètent un climat de méfiance croissante autour de cette initiative, dans un contexte où l’Égypte maintient un contrôle strict sur la frontière de Rafah.