« Nous ne voulons pas d’une escalade militaire et sécuritaire avec Israël, nous disons à nos forces de sécurité, à nos mouvements politiques que nous ne voulons pas d’escalade, mais que nous voulons nous protéger », a-t-il affirmé lors d’une réunion de la direction palestinienne selon des propos rapportés par l’agence officielle Wafa.
Sur le terrain cependant, Israël poursuit sa politique criminelle d’Etat terroriste. Ainsi, l’armée israélienne a démoli hier deux maisons de Palestiniens pour punir les auteurs d’attentats et appliquer les ordres du Premier ministre Benjamin Netanyahu de réprimer sans merci la flambée de violences actuelles à Al-Qods-Est et en Cisjordanie occupées.
Les policiers, les soldats et les artificiers israéliens « sont arrivés vers minuit et ont évacué tout le monde » avant de « faire sauter vers 05H20 » le logement, a déclaré Yasser Abou, un habitant d’Al-Qods-Est, devant l’appartement éventré de Ghassan Abou Jamal.
Israël a aussi détruit le domicile de Mohammed Jaabis dans le même quartier de Jabal Moukaber, en face de la Vieille ville.
Ghassan Abou Jamal et son cousin avaient tué à l’arme à feu et au hachoir quatre fidèles juifs et un policier lors d’une attaque contre une synagogue de la partie occidentale de la ville sainte le 18 novembre, dans le plus meurtrier des attentats récents en Israël. Mohamed Jaabis est pour sa part accusé par Israël d’avoir attaqué un bus avec un engin de chantier et tué une personne à la limite de Jérusalem-Est et Ouest le 4 août 2014.
Les deux hommes sont tombés en martyrs. La famille de Mohamed Jaabis a toujours contesté la version de la police. Leurs logements ont été détruits quelques heures après l’annonce par Benyamin Netanyahu d’une accélération des démolitions des auteurs d’attentats.
Le Premier ministre a aussi donné toute latitude d’action à la police et à l’armée face à la vague de violences qui parcourt la Cisjordanie et Jérusalem-Est et réveille le spectre d’une nouvelle intifada, après celles de 1987 et 2000. « Il n’y a aucune limite » à l’action des forces de sécurité, a dit le Premier ministre israélien.
Depuis jeudi, quatre Israéliens ont été tués dans des attentats en Cisjordanie occupée et dans la Vieille ville Al-Qods-Est. Du côté palestinien, deux jeunes accusés d’attaques au couteau sont tombés en martyrs à Al-Qods-Est et deux autres en Cisjordanie lors d’affrontements au cours desquels les soldats israéliens tirent de plus en plus systématiquement à balles réelles.
L’un d’eux, Abdel Rahmane Abdallah, 13 ans, a été enterré hier à la mi-journée. « Mon fils est parti pour l’école, il a pris son cartable et n’est jamais rentré auprès de sa mère », a raconté cette dernière, Dalal, voilée de noir dans le camp de réfugiés d’Aida, près de Béthléem. « Des gens sont venus nous dire : ton fils est mort et j’ai couru comme une folle à l’hôpital ». Digne dans sa douleur, Dalal a déclaré que son fils est « mort pour la patrie ».
De très nombreux adolescents et enfants prennent part aux affrontements avec les soldats israéliens. Mais le sentiment de frustration ou d’exaspération est répandu parmi tous les Palestiniens qui attendent leur Etat depuis presque 70 ans.
Les heurts se sont poursuivis dans la nuit en Cisjordanie. Cinq Palestiniens ont été blessés près du village de Beit Furik lors d’une confrontation avec des colons israéliens, a indiqué la police palestinienne.