Israël accuse l’Iran de ne pas avoir renoncé à son programme nucléaire : Un baril à 100 dollars?

Israël accuse l’Iran de ne pas avoir renoncé à son programme nucléaire : Un baril à 100 dollars?

Les prix du pétrole ont grimpé à leur plus haut niveau depuis novembre 2014 après que le Premier ministre israélien ait déclaré posséder des «preuves concluantes» d’un programme nucléaire iranien secret.

Les cours de l’or noir grimpent, grimpent…doucement, mais sûrement ils se dirigent vers les 80 dollars. Plus que cinq unités et la cible sera atteinte. Le pétrole est à son zénith en ce second trimestre de 2018: plus de 75 dollars lundi. L’Etat hébreu peut se targuer d’y avoir mis son grain de sel. Les prix du pétrole ont grimpé à leur plus haut niveau depuis novembre 2014 après que le Premier ministre israélien ait déclaré posséder des «preuves concluantes» d’un programme nucléaire iranien secret. Il n’en fallait pas plus pour donner un moral en béton au marché de l’or noir. Benjamin Netanyahu a touché à sa corde sensible: l’accord du nucléaire iranien mis sur la sellette depuis un bon moment déjà par le président américain qui ne veut plus en entendre parler. Dans sa forme actuelle du moins. Une bénédiction pour Israël qui rêve de déstabiliser une République islamique d’Iran qu’elle craint par-dessus tout. Téhéran qui contrarie son plan d’hégémonie au Moyen-Orient constitue un équilibre incontestable dans la région. Il ne tient presque qu’à un fil. La remise en cause de l’accord du nucléaire iranien risque de souffler sur l’incendie qui ravage cette contrée du monde et qui risque de se propager au-delà des frontières où il est pour le moment circonscrit, la Syrie. Des acteurs majeurs du marché pétrolier et non des moindres, se font face à face. Le Moyen-Orient est plus que jamais en ébullition. Il constitue un théâtre d’opérations potentiel qui aurait comme acteurs deux puissances militaires mondiales: la Russie et les Etats- Unis. Deux gros producteurs mondiaux de pétrole qui risquent de mettre le feu au baril. Les prétextes se succèdent et laissent envisager une prochaine implosion. Il y a eu cette attaque présumée du 7 avril dernier aux «gaz toxiques» contre Douma, dernière poche rebelle aux abords de Damas qui a failli provoquer l’étincelle. La Maison-Blanche avait mis en cause la Russie et l’Iran, estimant que le pouvoir syrien ne pouvait mener une attaque chimique «sans leur aide matérielle». Le président américain Donald Trump a menacé Damas, Moscou et Téhéran, leur signifiant qu’ils pourraient payer le prix fort. Les accusations israéliennes sur un prétendu programme secret iranien vont lui servir de prétexte pour mettre ses menaces à exécution. Les experts en sont convaincus. Une question de jours. «Le discours de Netanyahu ne fait que renforcer l’attente du marché quant à la réimposition de sanctions américaines contre l’Iran le 12 mai», a déclaré James Williams de Wtrg. «Le retour des sanctions américaines est désormais quasiment acquis», a estimé de son côté Stephen Brennock, analyste de PVM. Ce qui aurait pour conséquence de diminuer l’offre de pétrole d’un million de barils par jour sur le marché mondial. Il y a aussi la production de l’Opep qui est tombée en avril à son plus bas niveau ces 12 derniers mois en raison de la baisse de celle du Venezuela qui n’a produit qu’1,5 million de barils par jour le mois passé selon une enquête de Reuters. Le Venezuela, qui vit une très grave crise financière depuis l’effondrement des prix du pétrole est lui aussi dans le collimateur de Donald Trump qui veut lui infliger de nouvelles sanctions pour isoler le gouvernement du président Nicolas Maduro. Washington cherche à établir «des sanctions supplémentaires, davantage d’isolement et de pression diplomatique contre Caracas, afin de faire «reconnaître que le Venezuela est une dictature», a déclaré le vice-président américain Mike Pence le 13 avril dernier à Lima, lors de l’ouverture du Sommet des Amériques. Les Etats-Unis menacent de ne plus acheter de pétrole vénézuélien. Ce qui diminuerait d’environ 1 million de barils par jour l’offre mondiale. Autant de facteurs qui expliquent le retour en grâce des prix de l’or noir qui ont certes accusé un repli hier, mais qui restent proches de leur niveau d’il y a plus de trois ans.

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