Ismaïl Djelid, entraîneur du FC Fribourg (suisse), à l’expression: « Belmadi a les compétences pour bien mener sa mission »

Ismaïl Djelid, entraîneur du FC Fribourg (suisse), à l’expression: « Belmadi a les compétences pour bien mener sa mission »

Par 

Détenteur de la licence UEFA A et du diplôme d’entraîneur de la relève, les deux délivrés par l’Association suisse de football, l’actuel entraîneur du FC Fribourg, pensionnaire de première division suisse, Ismail Djelid, se montre optimiste quant aux capacités de Djamel Belmadi de redresser la barre de la sélection nationale algérienne.

Pour lui, le successeur de Rabah Madjer dispose de plusieurs atouts lui permettant de réussir, tout en reconnaissant que la mission ne sera pas une sinécure. Avec une solide expérience de terrain de 17 ans dans le football d’élite, Djelid a eu récemment un diplôme d’entraîneur en sport de performance, affilié à Swiss Olympic, lui qui a conçu un travail d’une centaine de pages intitulé «la formation au jeu et l’entraînement par le jeu», dans lequel il a présenté ses convictions relatives à la philosophie de jeu dans le football de demain et sa méthodologie permettant de former le joueur au jeu et développer son intelligence collective, tout en adaptant son entraînement aux exigences du football moderne.

L’Expression: Vous entamez une nouvelle saison avec le FC Fribourg. Comment se présente-t-elle et comment jugez-vous le niveau du championnat suisse?

Ismaïl Djelid: Je suis un entraîneur ambitieux et gagneur. Chaque nouvelle saison, je prépare mon équipe pour remporter le championnat ou être dans le haut de classement. Le niveau de la première Ligue suisse est techniquement bon. Il y a beaucoup d’étrangers qui jouent dans ce championnat, ce qui rend, ainsi donc, le niveau assez élevé.

Un nouveau joueur algérien vient d’intégrer ce championnat, à savoir Abdellaoui. Qu’en pensez-vous?

Oui tout à fait, Ayoub Abdellaoui vient d’intégrer le FC Sion. Il s’impose au poste de latéral gauche et fait un excellent début de championnat. C’est un joueur que j’apprécie depuis plusieurs années. Il possède de bonnes qualités techniques et cognitives. Avec le FC Sion, je suis persuadé qu’il va beaucoup progresser et sera un bon candidat pour tenir une place à la sélection nationale.

La sélection algérienne vient d’engager Djamel Belmadi comme nouveau driver. Pensez-vous que c’est l’homme de la situation?

L’avenir nous dira s’il est l’homme de la situation ou pas. Dans ce sens, j’ai bien apprécié la décision de la FAF de confier les rênes de la sélection à un entraîneur algérien. Djamel Belmadi a eu une expérience réussie au Qatar, il connaît très bien la mentalité algérienne, pour le fait d’être ancien international et capitaine de la sélection. Il a les compétences pour bien mener sa mission, et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Quelles sont les grandes lignes qui, selon vous, doivent être prises en compte dans son travail?

Selon moi, il y a en deux. La première c’est le fait d’instaurer une discipline dans le jeu défensif et offensif et surtout donner une rigueur défensive, qui a souvent fait défaut à notre sélection. Le deuxième point, c’est de donner une identité de jeu propre à notre équipe nationale. Le reste du travail viendra après ces deux points.

D’après ses déclarations, peut-on dire qu’il risque d’être dans une situation d’excès de confiance?

Non, je ne le pense pas. J’ai bien suivi sa première conférence de presse, je l’ai trouvé ambitieux, sûr de lui et confiant. Un entraîneur doit dégager de l’ambition et de la confiance pour les transmettre à ses joueurs. Et à ces derniers de faire, ensuite, le reste du travail sur le terrain.

Le championnat national ne produit plus de bons joueurs. Que doit-on faire pour qu’il retrouve son lustre d’antan?

Si le championnat national ne produit pas de bons joueurs c’est surtout à cause de manque de formation dans les clubs, qui est négligée, voire quasi inexistante. On doit revenir à la formation et s’intéresser aux jeunes.

La formation doit se faire en premier lieu au niveau des clubs et, en deuxième lieu au niveau de la FAF. Pour faire face aux exigences du football moderne, il est nécessaire de former le joueur au jeu collectif. Cela signifie former le joueur aux différentes situations liées au jeu, le rendre conscient de ce qu’il fait et va faire. Donc, développer son intelligence de jeu. Mon expérience d’entraîneur m’a fait comprendre que former le joueur au jeu collectif et développer son intelligence doit passer par le jeu.

Pour conclure, quand est-ce qu’on peut vous voir dans le championnat algérien ou dans une des structures de l’EN?

Quand je trouverais un bon club avec de bonnes structures et bonnes conditions de travail. Je suis de près notre championnat et je reste ouvert à toute proposition venant d’un club ambitieux. À titre d’information, récemment, j’ai eu un brevet fédéral en sport de performance, et, désormais, je porte le titre d’expert en sport de performance. Et en plus de mon diplôme UEFA, je possède une solide expérience de terrain dans le football d’élite.

Je serais vivement intéressé de travailler au niveau de la Fédération algérienne de football. Diriger une des équipes nationales des jeunes de mon pays et défendre les couleurs nationales sont un challenge excitant pour moi. Si on me fait appel, je serai disposé à mettre mes compétences acquises en Europe, mon «know-how» comme on dit, au service de la FAF et contribuer au développement du football algérien.