Islamistes « ikhwan » cherchent désespérément soutien salafiste: Rencontre secrète Djaballah-Sahnouni

Islamistes « ikhwan » cherchent désespérément soutien salafiste: Rencontre secrète Djaballah-Sahnouni

Une rencontre informelle a eu lieu, lundi, à Alger, entre Abdallah Djaballah, président du nouveau parti islamiste, le Front pour la justice et le développement, le dernier venu à la scène politique, et El Hachemi Sahnouni, un des principaux chefs de file de la mouvance salafiste.

Selon nos sources, la discussion a porté principalement sur les élections législatives, le soutien aux islamistes, les opportunités nouvelles qui s’offrent à eux pour prendre en charge les destinées du pays, et évidemment, le fait que les salafistes restent exclus de l’activité politique légale.

Si pour Djaballah les choses sont claires, en l’occurrence chercher des appuis pour pouvoir s’imposer dans la joute des législatives, dont la caractéristique, cette fois-ci, est qu’elle est très encombrée par les partis islamistes, pour Sahnouni, il s’agit en premier lieu de trouver une formation qui puisse offrir aux chefs salafistes d’activer et de s’exprimer.

En termes plus succincts, l’objectif de Djaballah est de trouver des appuis, alors que pour les salafistes, il s’agit de trouver un cadre d’expression politique.

La discussion a pris fin sur une promesse d’en tenir d’autres, pour peu que les conditions et le timing des deux camps le permettent, sans aucune promesse tangible de la part de Djaballah, mais aussi sans aucun engagement de la part de Sahnouni d’appuyer Djaballah. Ce premier contact a été plutôt un « round d’observation » pour l’un comme pour l’autre. Le jeu du « chat et de la souris » semble avoir trop duré sans qu’on sache réellement comment il va prendre fin.

Les « ikhwan », qui sont les principales formations en lice pour les législatives, le MSP, Ennahda, Al-Islah, le FJD et le FC, de menasra, sont arrivés à cette conviction : il leur est nécessaire de bénéficier de l’appui des salafistes, dont le fonds électoral reste plus important que celui des « ikhwan ». Ces cinq partis islamistes présentent une certaine consistance à l’est du pays, mais dans les wilayas du centre -Alger, Tipaza, Boumerdès, Blida,Tizi Ouzou, Béjaïa et Médéa-, ils restent très fragiles, voire effacés.

Les salafistes, issus des rangs de l’ex-Front islamique ou non, présentent une certaine consistance dans l’Algérois, mais n’ont officiellement pas un cadre politique pour activer et s’exprimer, après l’exclusion par les nouvelles lois de toute velléité de retour du parti dissous.

En désespoir de cause, il leur fallait trouver un « réceptacle », et ce que Sahnouni – qui n’a plus aucune attache avec son ancien parti, et s’inscrit résolument dans une logique de réconciliation et de prosélytisme islamiste-, ainsi que d’autres chefs islamistes s’échinent à trouver.

Fayçal Oukaci