Islam Slimani: le joueur ou le larbin ?

Islam Slimani: le joueur ou le larbin ?

Je n’aime pas tirer sur les ambulances mais le dernier geste de Slimani ne me laisse pas indifférent. Slimani, malgré ses nombreuses qualités comme joueur, a raté un penalty décisif. Il a offert son Ballon d’Or, de la 13ème édition, qu’il venait juste d’obtenir, au chef de l’Etat, A. Bouteflika!

Islam Slimani à la réception du Ballon d’or.

Très étrange et du jamais vu, néanmoins en Algérie, de la part d’un joueur. En effet, Slimani a osé s’aventurer là où tous les autres joueurs n’ont pas voulu aller. Ce n’est pas de la surface de réparation dont je vous parle car il est compétent dans ce domaine mais c’est de la politique algérienne. Déjà juste le terme politique est très compliqué mais si nous précisons que nous parlons de l’Algérie alors le paradoxe est à son paroxysme. C’est un chantier très dangereux, voire miné de n’importe quoi, même pour les politiques les plus rusés. Dans ce cas, pour un simple sportif, qui n’a jamais fait autres choses que de « penser avec ses pieds », c’est une voie de garage !

Cela dit, quelle est la signification d’un tel geste ? Pourquoi a-t-il choisi Bouteflika au lieu de ses parents, une association, son ancien club ou le garder tout simplement pour lui ?

Très simple à savoir dans un pays où l’unique utilité de football est de servir le système en place. L’historique footballistique de notre pays montre bien l’instrumentalisation de ce sport à des fins politiques et on n’est pas à sa première. Souvenez-vous des éliminatoires de la coupe du monde de 2010, le pouvoir a mis un pont aérien entre l’Algérie et la capitale du Soudan, Khartoum, pour un déplacement gratuit des supporteurs algériens…

Mais ce geste est plus ambigu lorsqu’on le met dans le contexte politique actuel en Algérie où des larbins de tous les bords nous chantent les succès du chef d’Etat sortant en ces 15 ans. « Cessez la contestation, est un gage de reconnaissance à Bouteflika  » dixit Sidi Saïd. « Nous soutenons Bouteflika parce que son bilan est positive depuis 1999 et même avant  » dixit Amar Saadani.

Bref, en sa qualité de joueur international, Slimani n’aurait pas dû se mêler de politique de cette façon. Car c’est une fatalité lorsqu’on est ignorant du champ politique. Il ne se pose même pas la question, comment son président a accédé à ce poste ?

Bien sûr qu’il est libre d’avoir une opinion politique, pas de discussion la-dessus, mais son statut l’oblige à rester discret. Certes, il est loin d’être un professionnel comme étaient tous ceux qui ont gagné ce Ballon d’Or mais je pense qu’il était instrumentalisé par Raouraoua. Ce dernier ne rate aucune occasion pour remercier et faire l’éloge de son cher président.

Au final, le meilleur indicateur de la profondeur de sa bêtise c’est les réseaux sociaux. A travers ces derniers, ont constate que Slimani est vu comme un nouveau larbin mais qui joue en plein air, un habitué des stades, et qu’il n’aurait pas dû s’aventurer de cette façon dans un terrain de jeu très dangereux et qui n’a rien à voir avec le football. Les internautes lui ont même attribué le titre ironique de la Brosse d’Or.

Nabil de S’Biha