Dans un contexte caractérisé par des dérives verbales sur l’islam et les musulmans en France, sur fond d’une stigmatisation soutenue des «étrangers», il était utile de dépassionner le débat.
Et c’est ce que veut faire l’institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à travers le colloque qu’il organise le 14 novembre prochain autour de la problématique : «La république à l’épreuve de l’Islam».
Loin des clichés, des stéréotypes et des discours xénophobes et islamophobes, l’IRIS entend ouvrir un débat serein avec des experts, des chercheurs universitaires, et des hommes politiques. L’objectif étant de prouver que l’islam et les musulmans ne constituent pas un danger pour la république et qu’ils sont tout à fait soluble l’un dans l’autre.
Cet important colloque devrait nous réconcilier avec le débat intellectuel loin des passions dévastatrices de certains hommes politiques et des médias qui en font un fonds de commerce. Tout auréolé de sa légion d’honneur dont il a été décoré récemment, l’IRIS et son président Pascale Boniface a ce grand mérite d’inviter un aréopage d’experts pour débattre d’un thème «explosif» en France.
Le colloque se décline ainsi sur trois grandes problématiques que les participants vont tenter d’examiner. Il sera d’abord question d’explorer les «conséquences pour la France» de l’affirmation des forces de l’Islam politique dans le monde arabe.
Un plateau riche et varié Autour de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger (Maghreb/Afrique de l’Ouest), secrétaire de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, sénateur du Territoire de Belfort, vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Jean-Pierre Filiu, professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain, Sciences Po Paris et Majed Nehmé, directeur de publication, Afrique Asie, vont se relayer pour dire ce qu’ils en pensent.
Un deuxième atelier de débat se penchera sur «l’état des lieux de l’Islam en France : Réalités et dynamiques». Boni(face) à Barbier Animé par Samir Amghar, chercheur associé à l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Université du Québec à Montréal, ce débat verra la participation de Marwan Muhammed, statisticien, porte-parole du Collectif Contre l’Islamophobie en France, Jacques Myard, député des Yvelines, maire de Maisons-Laffitte, président du Cercle Nation et République (CNR), Assemblée nationale, Tareq Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux et Madjid Si Hocine, médecin, animateur de «L’égalité d’abord.
Enfin, l’IRIS propose un thème d’une brûlante actualité : «Islam en France : Menace ou opportunité pour le pacte républicain ? A tout seigneur tout honneur, ce débat sera modéré par le directeur de l’IRIS, Pascal Boniface, connu pour sa probité intellectuelle et son sens de la mesure. Il aura certainement fort à faire face à Claude Askolovitch, éditorialiste à iTélé, chroniqueur à Bein Sport, Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon, Raphaël Liogier, professeur en sociologie, Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et Marwan Mohammed, chargé de recherche, CNRS, Centre Maurice Halbwachs-Equipe de recherche sur les inégalités sociales (CMH-ERIS).
Le mot de la fin reviendra à Bariza Khiari, vice-présidente du Sénat. C’est dire que le débat promet d’être passionnant et peut être même passionné entre des intervenants dont certains ont la langue fourchue quand il s’agit de casser de l’islam ou du musulman.