Ishak Belfodil: Si l’Algérie fait appel à moi, je dirai OUI

Ishak Belfodil: Si l’Algérie fait appel à moi, je dirai OUI
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Alors que les grandes stars de l’Olympique Lyonnais, si promptes à répondre les soirs de victoires, n’ont pas souhaité s’exprimer, en zone mixte sur cette défaite 2 à 0 face au Paris Saint-Germain, le jeune attaquant algérien de l’OL, Ishak Belfodil, lui, en bon professionnel qu’il est, a accepté dans une disponibilité totale, d’accorder aux lecteurs de Compétition, une interview exclusive.

Une interview où vous découvrirez un jeune homme éduqué, mature pour ses dix-neuf ans et qui sait ce qu’il veut dans la vie. Ishak Belfodil revient entre autres, sur la performance de son équipe face au Paris Saint-Germain, sa performance personnelle et bien sûr le sujet qui intéresse tous les Algériens où qu’ils se trouvent sur la galaxie Terre, à savoir l’équipe nationale.

– Ishak, on suppose que vous êtes déçu et amer par cette défaite 2 à 0 ici à Paris face au PSG ?

– C’est vrai je suis déçu, pas d’avoir perdu, mais parce que ce score de 2 à 0 ne reflète pas à mon sens la physionomie du match. Je vous concède que nous affrontions une grande équipe, qui a fait ce soir, je pense, son meilleur match de la saison, mais nous aussi nous avions des arguments pour les inquiéter, mais bon que voulez-vous c’est comme ça, ce soir ils étaient les plus forts.

LG Algérie

– Votre déception doit être un peu atténuée par le fait que ce soit un joueur exceptionnel, l’Argentin Pastore, qui a quasiment fait la différence tout seul, non ?

– Pastore est très fort, mais nous étions prévenus. Nous avions réussi tant bien que mal à l’empêcher de nuire et il ne lui a suffi qu’un dixième de seconde d’inattention pour qu’il nous fausse compagnie et inscrive ce but qui nous a été fatal. C’est l’apanage des grands joueurs de savoir faire la différence dans les grands matchs à un moment ou à un autre. Il a réussi tant mieux pour lui et tant pis pour nous.

– Votre entrée sur le terrain à l’heure de jeu était-elle prévue ? Votre entraîneur Rémy Garde vous avait-il informé au préalable que vous alliez entrer à ce moment là ?

– Non, honnêtement ce n’était pas prévu, du moins, je n’étais pas au courant que j’allais entrer. Je me tenais prêt à entrer au cas où, du fait des nombreuses blessures qui touchent nombre de mes coéquipiers, moi et Jérémy Pied, étions les seuls armes offensives sur le banc, mais je n’étais pas prévenu.

– A 1 à 0, votre coéquipier Gomis rate un but tout fait à la 71e minute qui aurait pu vous faire égaliser et peut être changer le cours de ce match. Vous ajoutez à cela le premier but à la 64e minute qui aurait pu être évité si votre gardien Hugo Lloris avait mieux fermé son angle et on se dit que c’est rageant non ?

– C’est vrai que ce ballon passe vraiment tout près du but mais jamais je pourrais critiquer Bafetimbi Gomis, car cette année il a mis beaucoup de buts qui nous ont sauvé la mise, alors il a le droit de rater aussi. En ce qui concerne Lloris, je pense qu’il n’a rien à se reprocher, il prend un but d’un joueur de grande classe et nous sauve deux, trois buts tout au long du match ensuite. Je pense qu’il ne faut pas focaliser plus sur ce match. Paris est en pleine bourre, mais nous aussi nous avons réussi de belles choses cette année, notamment en Ligue des champions, il n’y a pas le feu au lac.

– Ce choc PSG-Lyon avait un goût particulier pour vous qui êtes originaire de la région parisienne. Quel effet cela vous a fait de jouer ce grand match quasiment au bercail ?

– Pour mon premier gros choc de Ligue 1, hormis le résultat, je ne pouvais commencer mieux car j’ai grandi à Trappes dans les Yvelines, pas loin du Parc des Princes, et ce soir j’avais énormément de famille et d’amis d’enfance dans les tribunes que j’avais invités et j’espère que malgré la défaite ils étaient fiers de moi.

– Parlons maintenant de l’équipe nationale algérienne si vous le voulez bien. Votre nom a circulé pour renforcer l’attaque des Verts qui connaït des problèmes ces derniers temps. Avez-vous été contacté par le sélectionneur national Vahid Halilhodzic ou par quelqu’un de la fédération ?

– Je vais vous répondre franchement et sans détour. Au jour d’aujourd’hui, je n’ai eu personnellement, moi Ishak Belfodil, aucun contact, ni avec le sélectionneur national, ni avec un membre du staff, ni avec un membre de la fédération. Peut-être que des membres de ma famille ont été approchés, à ce moment-là je ne sais pas, mais en tout cas en ce qui me concerne je n’ai été approché par personne.

– L’équipe d’Algérie a besoin d’attaquants. Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, est en train de faire le tour des binationaux pour essayer de les convaincre de rejoindre les Verts. Si demain il vous fait appel à vous, quelle sera votre réponse.

– Franchement, si le sélectionneur me fait appel, ma réponse serait oui. L’équipe d’Algérie m’intéresse comme tout joueur algérien, mais je vais vous dire la vérité, je ne pense pas, actuellement être sélectionnable car je ne remplis pas les critères d’un joueur international. Je n’ai même pas fait une saison entière en pro. Une sélection ça se mérite et ce n’est pas en faisant comme moi des bouts de matchs de quinze vingt minutes que l’on peut prétendre à ce grand honneur, mais s’il me convoque j’y réfléchirai avec toute ma famille, mais je pense que je répondrai par l’affirmative.

– Revenons au match de ce soir. Ne pensez-vous pas que c’était un peu un cadeau empoisonné de vous faire jouer vos premières 30 minutes dans un grand match, face au PSG qui en ce moment marche sur l’eau et au Parc des Princes ? Après tout, vous n’avez que 19 ans et vous débutez en Ligue 1.

– Honnêtement, je ne pense pas car pour emmagasiner de l’expérience, il faut bien débuter un jour. De plus, j’ai la chance d’évoluer à l’Olympique Lyonnais, un club habitué à jouer le titre national, le haut du tableau et la Ligue des champions, où il n’y a donc que des gros matchs. Si je raisonne comme ça, je ne jouerai jamais. Malgré notre jeune âge, on est préparés psychologiquement car lorsque vous jouez à Lyon, vous êtes attendus partout et tous vos adversaires donnent tout face à vous.

– Dernière question, ce numéro 39 floqué au dos de votre beau maillot de l’Olympique Lyonnais, ça a une signification particulière ?

– (Rires) Non, ça n’a aucune signification particulière, c’est le numéro qu’on m’a attribué le jour où j’ai signé mon premier contrat professionnel, et j’ai tout simplement décidé de le garder comme porte-bonheur, c’est tout.

M. B.