Isack Hadjar, premier pilote arabe en F1 : un Franco-Algérien entre rêve et légende

Isack Hadjar, premier pilote arabe en F1 : un Franco-Algérien entre rêve et légende

À seulement 20 ans, Isack Hadjar est déjà en train d’écrire une page inédite de l’histoire de la Formule 1. Né à Paris de parents algériens, le jeune pilote incarne la fierté de l’Algérie ainsi que celle de la France. Propulsé au sommet du sport automobile grâce au programme Red Bull Junior Team, Hadjar est aujourd’hui le premier pilote arabe à intégrer officiellement la grille du championnat du monde de Formule 1.

Passé par les échelons traditionnels – F4, Formule Régionale, F3 ainsi que F2 – Hadjar a conquis les paddocks par son talent brut et son sang-froid. Son parcours n’a pas été linéaire : des débuts difficiles en karting, faute de moyens, à un revers douloureux en F2 lors de la finale 2024 à Abu Dhabi, chaque étape a forgé sa résilience. Mais c’est à Monaco, en 2021, que son destin a basculé. Une victoire mémorable en FRECA l’a mené à une rencontre décisive avec Helmut Marko, l’homme fort de Red Bull, qui lui a aussitôt proposé un contrat.

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En 2025, Hadjar fait ses débuts chez Racing Bulls, aux côtés de Yuki Tsunoda, et impressionne d’entrée. Malgré une erreur remarquée à Melbourne lors du tour de formation, il signe rapidement ses premiers points en Arabie Saoudite et au Japon. Ses apparitions en Q3 en Chine et à Suzuka renforcent sa réputation de « rookie » à suivre. Marko, jamais avare de critiques, le qualifie même de « surprise de la saison ».

Isack Hadjar, Helmut Marco et James Vowles lors du Grand Prix de Chine en 2025. Photo de Red Bull Content Pool.

Une vocation née d’un dessin animé

L’amour du sport automobile est venu très tôt. À deux ans, Isack découvre le film Cars, un déclic qui l’amène au karting dès ses six ans. Soutenu par ses parents, mais confronté à la dure réalité des coûts, il réalise rapidement que le talent ne suffit pas sans budget. Pourtant, il persiste, grimpe les catégories et se fait un nom parmi les jeunes espoirs européens.

Aujourd’hui, son histoire inspire. « Je représente deux pays. Je suis le premier pilote arabe de la planète à accéder à la Formule 1. C’est énorme, même si personne ne semble le remarquer », déclare-t-il à Reuters. Conscient de son rôle symbolique, il veut montrer à la jeunesse arabe que tout est possible.

Le “Petit Prost” aux grandes ambitions

Helmut Marko le surnomme le “Petit Prost”, non pas pour son palmarès – pas encore –, mais pour une habitude amusante : se ronger les ongles, comme le quadruple champion du monde Alain Prost. Hadjar prend la comparaison avec humilité : « Prost est une légende. Plus je grandis, plus je l’admire. »

Doté d’une approche cérébrale, il affirme : « En monoplace, on peut faire une vraie différence en tant que pilote. Je me sens plus à l’aise dans cette discipline que dans le karting. » Il bénéficie aujourd’hui des conseils avisés de Guillaume Rocquelin, ancien ingénieur de Sebastian Vettel, ce qui lui permet d’affiner encore son pilotage.

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Isack Hadjar n’est pas qu’un talent prometteur : il est devenu un symbole. Premier pilote arabe en F1, pilote Red Bull formé dans la rigueur, et jeune homme modeste aux origines fièrement revendiquées, il incarne un renouveau dans un univers souvent fermé. Et si ses débuts sont encourageants, son ambition, elle, ne fait aucun doute : il est là pour durer – et pour gagner.