« Le terrorisme revient en Irlande », titre sur son site le Guardian, dimanche 8 mars, après la mort de deux soldats britanniques revendiquée par l’IRA-véritable, branche dissidente de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Les deux militaires ont été tués dans une attaque à l’arme automatique qui a eu lieu vers 22 heures 40, samedi, à l’état-major du génie à Masserene, dans le comté d’Antrim, au nord-ouest de Belfast. Entre 30 et 40 coups de feu auraient été tirés par le commando. Selon des médias, les assaillants ont surgi à bord d’un véhicule et ouvert le feu alors que des personnels de la base prenaient livraison de pizzas.
Deux autres soldats ont été blessés dans cette fusillade qui intervient en pleine polémique sur un possible retour en Irlande du Nord des forces spéciales britanniques. La police provinciale a de son côté prévenu que la menace des groupes républicains dissidents était remontée à un niveau sans précédent ces dernières années. Au début du mois de mars, le chef de la police en Irlande du Nord, Hugh Orde, avait mis en garde contre la menace grandissante d’attaques de républicains dissidents contre des officiers de police. CONDAMNATION UNANIME « Aucun meurtrier ne pourra faire dérailler un processus de paix qui a le soutien des gens en Irlande du Nord », a déclaré M. Brown, dimanche, dans sa première réaction. « Nous allons accroître nos efforts pour que le processus de paix perdure », a promis le chef du gouvernement britannique. « Notre première priorité a toujours été la sécurité des gens en Irlande du Nord et nous ferons tout notre possible pour nous assurer que le pays soit sûr », a-t-il assuré. Le chef du parti catholique Sinn Fein, Gerry Adams, a condamné l’assaut. « L’attaque de la nuit dernière était une attaque contre le processus de paix », a déclaré M. Adams dans un communiqué. « Elle était injustifiée et contre-productive », a-t-il estimé. Le Sinn Fein partage depuis le 8 mai 2007 le pouvoir avec le Parti unioniste démocrate (DUP/protestant) du premier ministre nord-irlandais Peter Robinson, au sein du gouvernement régional. « Cela nous ramène aux mauvais vieux jours que nous avions laissé depuis longtemps derrière nous », a de son côté déclaré Thomas Burns, député nationaliste, à la BBC, en indiquant que la suspicion se dirigeait vers les dissidents républicains. L’Ulster a connu 30 ans de violences qui ont fait 3 500 morts environ de 1969 à 1998. Ces violences ont pris fin avec les accords de paix de 1998, dits du Vendredi saint. En 2007, une étape historique avait été franchie en Irlande du Nord avec l’installation d’un nouveau gouvernement partagé entre les ennemis d’hier, le protestant Ian Paisley et le catholique Martin McGuinness.