Le procès de la Française Clotilde Reiss est terminé mais elle demeure en prison, a annoncé, mercredi 12 août, le procureur de Téhéran Saïd Mortazavi, cité par l’agence Fars.
La jeune femme de 24 ans, lectrice dans une université en Iran, était jugée depuis samedi, accusée d’avoir participé aux manifestations ayant suivi la réélection contestée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.
Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a indiqué, un peu plus tôt, que la France attend « dans les meilleurs délais » la libération « sous caution dans un premier temps », de Clotilde Reiss.
« Nous attendions hier un geste de la part des autorités iraniennes, nous l’avons obtenu avec la libération de la Franco-iranienne » Nazak Afshar qui travaille à l’ambassade de France, a relevé le ministre sur France 2.
« Nous attendons maintenant dans les meilleurs délais la libération, sous caution dans un premier temps, de Clotilde Reiss, sachant que notre objectif c’est bien d’obtenir sa libération définitive, c’est-à-dire qu’elle puisse retrouver sa famille », a poursuivi le responsable gouvernemental.
« Nous sommes prêts à l’accueillir à l’ambassade de France »
Une idée soutenue par le Quai d’Orsay. « Accueillir Clotilde Reiss à l’ambassade constituerait une première étape. Nous continuons à demander l’abandon de toutes les poursuites judiciaires à l’encontre de nos deux compatriotes Clotilde Reiss et Nazak Afshar », a déclaré Romain Nadal, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Mardi, l’ambassadeur d’Iran en France, Seyed Mehdi Miraboutalebi, avait affirmé que les autorités iraniennes ont proposé que la jeune femme soit placée en résidence surveillée à l’ambassade de France d’ici à la fin de la procédure judiciaire.
« Si Clotilde Reiss bénéficie d’une libération conditionnelle, nous sommes évidemment prêts à l’accueillir à l’ambassade de France à Téhéran. C’est le message constant que nous avons exprimé aux autorités iraniennes », a ajouté Romain Nadal.
« Libérée sous caution » mais « l’enquête continue »
« Le président a multiplié les contacts sur ce dossier », a ajouté Luc Chatel. Après la sortie de prison de Nazak Afshar, Nicolas Sarkozy a exprimé « sa reconnaissance aux pays de l’Union européenne et aux autres pays amis, comme la Syrie, qui nous ont apporté leur soutien dans cette première phase ».
Un responsable de la justice iranienne, cité mercredi par l’agence officielle Irna, précise que Nazak Afshar a été « libérée sous caution » mais que « l’enquête continue ».
Clotilde Reiss et Nazak Afshar ont comparu samedi devant un tribunal de Téhéran, en compagnie d’autres personnes accusées d’avoir participé aux manifestations ayant suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.