Vingt manifestants ont été tués et plus d’un millier arrêtés à Téhéran dans les manifestations qui ont suivi la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, a annoncé la police citée par l’agence Fars mercredi.
« La police a arrêté 1032 personnes dans les récentes émeutes à Téhéran. Bon nombre d’entre elles ont été libérées et les autres font l’objet d’une enquête par les tribunaux public et révolutionnaire, a déclaré Ismail Ahmadi Moghaddam, chef de la police iranienne.
Aucun policier n’est mort dans les émeutes à Téhéran mais 20 émeutiers ont été tués », a-t-il ajouté.
Les autorités iraniennes avaient jusqu’ici parlé de 17 morts dans les manifestations dans la capitale, la chaîne de télévision publique Press-TV donnant elle 20 morts, dont huit membres de la milice islamique du bassidj, sans citer de sources.
La Ligue iranienne des droits de l’Homme, basée à Paris, a estimé il y a quelques jours que 2000 personnes avaient été arrêtées dans les manifestations.
Dans le même temps, le quotidien britannique The Guardiana lancé un appel à ses internautes (une méthodeappelée crowdsourcing, littéralement « approvisionnement par la foule », ndlr) pour identifier les personnes tuées et arrêtées pendant les manifestations.
La mort de Neda: « un scénario sans rapport avec les émeutes »
Par ailleurs, selon l’agence Fars, trois employés locaux de l’ambassade britannique, sur les neuf interpellés dimanche, sont toujours détenus. L’agence n’a pas identifié la source de son information.
Les autorités iraniennes ont accusé l’ambassade britannique d’avoir dépêché des employés dans les manifestations de l’opposition pour y fomenter des troubles.
Londres a démenti et condamné le « harcèlement » dont seraient victimes ses employés à Téhéran.
Enfin, selon le chef de la police, un témoin de la mort d’une jeune femme, Neda Agha-Soltan, tuée par balle le 15 juin lors d’une manifestation, fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
« Arash Hedjazi est recherché par le ministère (iranien) des Renseignements et Interpol », a dit Ahmadi Moghaddam.
Hedjazi, un médecin poursuivant des études dans une université du sud de l’Angleterre, a affirmé à la BBC jeudi dernier que les manifestants présents lors du tir avaient identifié son auteur.
Il a affirmé que la jeune femme avait apparemment été tuée par un membre de la milice islamique du bassidj.
Le chef de la police a réitéré la version des autorités selon laquelle cet incident avait été monté de toutes pièces.
« La mort de Neda Agha-Soltan est un scénario sans rapport avec les émeutes de Téhéran », a-t-il dit. L’agonie de la jeune femme, filmée avec un téléphone portable, avait largement été diffusée sur Internet.