En Iran, le régime ne semble désormais plus craindre pour sa survie. Le pouvoir en place a en effet décidé de relâcher la pression sur l’opposition.
Une grande partie des manifestants arrêtés lors des troubles qui ont suivi la présidentielle du 12 juin seront ainsi libérés d’ici vendredi, a affirmé mercredi le procureur général iranien, Ghorbanali Dori-Najafabadi, cité par l’agence Irna.
Seulement vingt personnes devraient être jugées à partir de samedi pour « atteinte à la sécurité nationale ».
Toujours selon l’agence Irna, elles sont « accusées d’avoir perturbé l’ordre et la sécurité, d’avoir des liens avec les hypocrites (terme utilisé pour les Moudjahidine du peuple), d’attentat à la bombe, de port d’armes à feu et de grenades, d’attaques contre les forces de l’ordre et les miliciens islamistes et d’envoi d’images (des manifestations) pour les médias des ennemis ».
Autre symbole fort de la détente engagée par les autorités de Téhéran, le dirigeant réformateur iranien Saïd Hajarian était sur le point d’être libéré mercredi.
Cet ancien conseiller du président Mohammad Khatami a été arrêté à son domicile le 16 juin, puis emprisonné à la prison d’Evine, à Téhéran, quatre jours après la victoire contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, qui a entraîné de très importantes manifestations.
L’épouse de Saïd Hajarian a récemment fait état de son inquiétude sur l’état de santé de son mari.
« Il était pâle, très affaibli, déprimé et pleurait tout le temps », a raconté Vajiheh Marsouin, après l’avoir rencontré en prison, selon le quotidien Sarmayeh.
Saïd Hajarian est handicapé depuis l’an 2000 après avoir été blessé par balle.