Des manifestants ont lancé jeudi des pierres contre la police qui avait encerclé l’opposant Mehdi Karoubi après son arrivée dans un cimetière de Téhéran pour rendre hommage aux manifestants tués ces dernières semaines, selon des témoins qui ont fait état d’arrestations.
Auparavant, la police avait arrêté dans ce cimetière plusieurs personnes venues rendre hommage aux manifestants tués lors du mouvement de protestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, selon des témoins.
Les policiers avaient également commencé à disperser à coups de matraque, de bâton et de ceinture, ceux qui souhaitaient se recueillir dans le cimetière de Beheshte Zahra, dans le sud de Téhéran, toujours selon des témoins.
A son arrivée au cimetière, le chef de l’opposition Mir Hossein Moussavi a lui été contraint par la police de quitter les lieux, également selon des témoins.

Il a réussi à sortir de sa voiture et à emprunter l’allée menant à la tombe de Neda Agha-Soltan, une jeune femme tuée par balle le 20 juin et devenue le symbole de la contestation de la réélection du président Ahmadinejad.
« Mais M. Moussavi n’a pas été autorisé à réciter les versets du Coran qui sont habituellement dits en de telles occasions et il a été immédiatement encerclé par la police anti-émeute qui l’a reconduit vers sa voiture », a raconté un témoin.
« Dans le même temps, des manifestants encerclaient également sa voiture, ne le laissant pas repartir. La police a alors commencé à repousser les manifestants, après quoi Moussavi est parti », a-t-il ajouté.
Mehdi Karoubi, candidat malheureux comme Mir Hossein Moussavi à l’élection présidentielle du 12 juin, est arrivé peu de temps après au cimetière et ses partisans ont commencé à lancer des pierre contre les forces de l’ordre, d’après des témoins.
Quelque 150 policiers anti-émeute et autres membres des forces de l’ordre avaient été déployés autour du carré où sont enterrées les victimes du mouvement de contestation, le plus important qu’ait connu l’Iran depuis la révolution de 1979.
Peu après 16H00 (11H30 GMT), plus de 2.000 personnes étaient rassemblées sur les lieux, scandant des slogans pro-Moussavi.
Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, qui réclament toujours l’annulation du scrutin pour fraude et de nouvelles élections, avaient initialement appelé à un « rassemblement silencieux » jeudi au Grand Mossala (lieu de prière), dans le centre de Téhéran, à la mémoire des morts.
Se heurtant au refus des autorités, ils avaient décidé à défaut de se rendre au cimetière de Beheshte Zahra pour marquer le quarantième jour de la mort de plusieurs personnes lors de la manifestation particulièrement violente du 20 juin.
Les derniers heurts entre policiers et manifestants s’étaient produits le 9 juillet près de l’université de Téhéran, où la police avait tiré des gaz lacrymogènes contre des centaines de personnes rassemblées pour commémorer les manifestations étudiantes de 1999.