Des centaines d’Iraniens étaient rassemblés jeudi matin devant l’ambassade d’Irak à Téhéran pour rendre un dernier hommage au responsable chiite irakien Abdel Aziz al-Hakim, décédé la veille des suites d’un cancer, a constaté un correspondant de l’AFP.
« Il symbolisait toute la souffrance de la lutte contre la tyrannie », a déclaré le guide suprême de la République islamique Ali Khamenei, selon un message lu au cours de la cérémonie.
« Les efforts et l’implication de ce membre du clergé, travailleur, sont uniques et inoubliables aussi bien en Irak qu’en Iran. Je présente mes condoléances au gouvernement irakien, à la famille du défunt et tout particulièrement à Ammar al-Hakim », a-t-il indiqué, en référence au fils aîné d’Abdel Aziz al-Hakim.
Une procession funéraire devait suivre, avant que la dépouille du chef du Conseil suprême islamique d’Irak (CSII) ne rejoigne la ville sainte de Qom puis celle, irakienne, de Najaf, où Abdel Aziz al-Hakim doit être enterré.
M. Hakim est décédé mercredi à Téhéran à l’âge de 60 ans. Fumeur invétéré, il se trouvait depuis quatre mois en Iran pour traiter un cancer du poumon.
D’importants responsables politiques dont le président du Parlement iranien Ali Larijani et le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki assistaient également à la cérémonie de deuil jeudi à Téhéran, selon des correspondants de l’AFP.
« C’est une grande perte pour le peuple irakien », avait réagi dès mercredi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Il « était un grand frère, un puissant soutien dans la lutte contre l’ancien régime et un acteur important dans le processus de construction du nouvel Irak.
Sa mort, dans la situation délicate actuelle, est une grande perte pour l’Irak », avait pour sa part déclaré à Bagdad le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
Abdel Aziz al-Hakim était l’une des principales figures chiites de la politique irakienne et avait réussi le tour de force d’être l’allié de l’Iran et l’ami des Etats-Unis.
Il est décédé deux jours après l’annonce de la formation d’une large coalition chiite pour les législatives de janvier, l’Alliance nationale irakienne (ANI), que n’a toutefois pas rejoint le parti Dawa de M. Maliki.
M. Hakim, qui fut le rival de M. Maliki, laisse un parti affaibli et plongé dans une lutte interne pour sa succession.
Depuis les législatives de 2005, le CSII a perdu du terrain face à la formation de Nouri al-Maliki, grand vainqueur des provinciales de janvier.