Iran : Facebook interdit d’accès

Iran : Facebook interdit d’accès

Le site de socialisation Facebook a été interdit d’accès par les autorités iraniennes, à quelques jours de la présidentielle, selon l’agence de presse Ilna, proche des réformateurs.

« Selon certains internautes, il a été interdit parce que les partisans du candidat Mir Hossein Moussavi, avaient réussi à utiliser Facebook pour mieux faire connaître les positions du candidat », affirme l’agence. Les autorités officielles n’ont pas commenté cette annonce. « Les services des télécommunications ont annoncé cette décision », a déclaré à l’AFP un employé d’une société de service Internet, ayant requis l’anonymat sans autre précision.

Ancien premier ministre, Mir Hossein Moussavi est soutenu par l’ex-président réformateur Khatami et les principaux partis réformateurs iraniens. Il est considéré comme le principal concurrent de Mahmoud Ahmadinejad.

La page du candidat Moussavi sur Facebook compte quelque 5 200 amis et plusieurs groupes de soutiens sont également actifs sur le réseau social, dont la page « j’aime l’Iran, je soutiens Khatami, je vote Mir Hossein Moussavi ».

Un filtrage temporaire ?

Sur le mur du candidat, plusieurs internautes ont protesté après l’interdiction d’accès à Facebook. « Nous attendons une réaction ferme de la part de Moussavi », ajoute Payham Ebrahimi. Un autre partisan de M. Moussavi, donne les adresses parallèles pour accéder à Facebook. Mais d’autres blogueurs rapportent que le site n’est pas inaccessible partout en Iran, et qu’il est simplement ralenti, peut-être de manière intentionnelle. Sur Twitter, plusieurs internautes iraniens affirment qu’il ne s’agit que d’un filtrage temporaire, qui aurait déjà pris fin. Facebook n’a pas communiqué officiellement sur la question.

Dans une déclaration, le candidat Moussavi a affirmé que le « gouvernement du président Ahmadinejad a déshonoré les Iraniens dans le monde ». Les partisans de M. Ahmadinejad ont également lancé leur propre page, mais les amis du président sur Facebook ne dépassent pas les 1 700 personnes pour le moment. Radio Free Europe souligne également que les pages anti Ahmadinejad sont nombreuses sur le site de socialisation. Et que le pouvoir aurait intérêt à faire perdre aux réformateurs un outil de campagne de plus en plus utile.

Il y a quelques mois, les autorités avaient interdit Facebook mais aussi Orkut, très utilisés par les jeunes iraniens, avant d’autoriser de nouveau Facebook. D’autres sites de socialisation, comme MySpace, sont également interdits en Iran, tout comme les plateformes de vidéos Youtube et de photos Flickr.