irak, Sursis pour el-Maliki

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Très contesté, Al- Maliki dont le bloc est arrivé en tête des législatives du 30 avril, déclare à qui veut l’entendre qu’il ne renoncera « jamais » à présenter sa candidature, malgré les appels, y compris de son bloc à un retrait pour permettre la formation d’un gouvernement d’union nationale à même de stopper l’offensive des jihadistes

Le parlement irakien n’élira pas aujourd’hui son président et le président de la République qui aura à désigner à son tour le Premier ministre. Empêtré dans ses divisions, il a reporté la session à une date ultérieure. Probablement le 12 août prochain. Au cœur de ce blocage : l’absence d’accord sur le futur président de la chambre et la détermination de Nouri al-Maliki à rempiler pour un 3e mandat à la tête du Premier ministère. Le 1er juillet dernier, le Parlement, élu il y a un mois, a tenu sa première session. Objectif : élire son premier responsable, premier pas dans le processus de formation d’un gouvernement.

La séance qui a été émaillée d’invectives à l’encontre du très contesté Premier ministre sortant et la sortie de la salle de la majorité des députés sunnites et kurdes, a été reportée à… hier. Malgré la situation critique du pays, la classe politique semble incapable de mettre de côté divergences et ambitions personnelles.

Très contesté, Al- Maliki dont le bloc est arrivé en tête des législatives du 30 avril, déclare à qui veut l’entendre qu’il ne renoncera « jamais » à présenter sa candidature, malgré les appels, y compris de son bloc à un retrait pour permettre la formation d’un gouvernement d’union nationale à même de stopper l’offensive des jihadistes de l’Etat islamique qui menace le pays d’éclatement. Sur le terrain, la situation n’est pas meilleure.

Malgré la livraison de six avions de combat par Moscou, la présence de 300 conseillers militaires américains, et l’aide de milices chiites, l’armée qui est traversée elle aussi par des tensions confessionnelles, ne parvient pas à reconquérir les territoires perdus à quelques dizaines de kilomètres de Bagdad. « L’armée et la police ne bénéficient donc pas du soutien ou, ce qui est crucial, de renseignements de la part de la communauté sunnite. Si vous n’avez pas de bons renseignements sur le terrain, vos raids ne sont pas précis, ils provoquent des dommages collatéraux et des blessés. Ce qui aggrave la situation », explique John Drake, analyse du groupe AKE.

Face cette armée dépassée, les terroristes de l’Etat islamiste qui ont proclamé le 29 juin, un « califat » à cheval entre la Syrie et l’Irak, continuent d’accroître leur emprise sur le pays. Comme pour forcer « indirectement » la main à al-Maliki, le sunnite Oussama al-Noujaifi annonce le retrait de sa candidature à briguer un nouveau mandat au nom de la situation actuelle qui exige « des sacrifices ». Deux noms sont avancés pour sa succession : l’ancien vice-président Adel Abdul-Mahdi, un économiste formé en France, et Iyad Allaoui, l’ex-Premier ministre.

Djamel B.