L’accord militaire qui a été signé entre Baghdad et Londres prévoit le retrait définitif des 4 100 soldats britanniques d’ici la fin du mois de juillet prochain. Toutefois, une équipe de la Royal Navy devrait rester pour entraîner les marins irakiens, rapporte l’AFP.
«Ce jour marque la fin de notre mission de combat pour soutenir le gouvernement irakien mais cela ne signifie pas la fin des relations entre la Grande-Bretagne et l’Irak», a déclaré le général Tom Beckett, commandant de la 20ème Brigade blindée. Le premier Ministre britannique Gordon Brown a déclaré pour sa part, lors d’un point de presse conjoint avec son homologue irakien Nour Al Maliki, organisé jeudi dernier à Londres, qu’«aujourd’hui se clôt le chapitre de la mission de combat en Irak» et s’ouvre «un nouveau chapitre dans nos relations».
Le Premier Ministre britannique a exprimé par ailleurs le vœu de son pays à continuer de protéger les installations portuaires et pétrolières à Bassorah, une ville considérée comme le poumon économique de l’ancienne Babylone.
Depuis 2003, ces installations ont été sous le contrôle des Britanniques avant de les céder, il y a quatre mois, aux Irakiens qui ont repris aussi le contrôle de l’aéroport de cette ville. «Nous sommes tristes de quitter nos amis irakiens, mais nous les quittons avec le sentiment du devoir accompli. Nous partons la tête haute», a estimé par ailleurs le général Tom Beckett qui a présidé l’hommage solennel rendu à la mémoire des 179 soldats de l’armée britannique et à 55 autres originaires de différents pays ayant opéré avec elle dans cette zone, depuis 2003, date de l’invasion américaine de l’Irak.La fin de mission de combat de l’armée britannique s’est déroulée cependant dans une ambiance marquée par le triple attentat meurtrier, perpétré mercredi dernier dans le quartier chiite de Sadr City. L’explosion de trois véhicules piégés avait en fait coûté la vie à pas moins d’une cinquantaine de personnes et blessé une soixantaine d’autres, selon des sources hospitalières.
Parmi les victimes, il y avait, selon un responsable de la police locale, des femmes et des enfants. Ce triple attentat a clos, pour rappel, une longue série d’attentats à la voiture piégée durant avril, considéré comme le mois le plus sanglant depuis le début de l’année avec plus de 300 morts et 700 blessés dont la plupart appartiennent à la communauté chiite d’où est issu l’actuel dirigeant irakien Nour Al Maliki.
Lors d’un congrès organisé jeudi dernier à Londres sur l’investissement en Irak, le parti de Baath et l’organisation terroriste Al Qaïda ont été ouvertement accusés d’être derrière une tentative de déstabilisation du pays visant à raviver les conflits intercommunautaires entre chiites et sunnites. Le regain de violence en Irak intervient dans une période marquée par le début du retrait progressif de l’armée américaine qui sera définitif d’ici la fin de l’année 2011. La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, avait estimé samedi dernier, lors d’une visite à Baghdad, que «ces violences ne sauraient remettre en question le processus de stabilisation de l’Irak», engagé depuis un an, rapporte encore l’AFP.