Au total, onze voitures piĂ©gĂ©es, un attentat commis Ă l’aide d’un engin improvisĂ© et deux assassinats ciblĂ©s ont ensanglantĂ© le pays ce mardi matin.
Au moins 50 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 171 autres blessĂ©es ce mardi matin lors d’une nouvelle sĂ©rie d’attentats visant la communautĂ© chiite d’Irak, Ă la veille du dixième anniversaire de l’invasion du pays. Les autoritĂ©s ont averti que ce bilan pourrait s’alourdir dans la journĂ©e.
Ces attaques ont pour la plupart Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©es au moyen de voitures piĂ©gĂ©es. Juste après que les dĂ©tonations eurent rĂ©sonnĂ© dans la capitale, la police et l’armĂ©e, dont les barrages sont Ă©rigĂ©s un peu partout dans Bagdad, ont renforcĂ© leurs contrĂ´les, selon un journaliste de l’AFP. Au total, onze voitures piĂ©gĂ©es, un attentat commis Ă l’aide d’un engin improvisĂ© et deux assassinats ciblĂ©s ont ensanglantĂ© le pays.
Les quartiers de Sadr City, Machtal, Zafraniya, Bagdad Jadida, Kazimiya, Chouala, SaĂŻdiya et Mansour, mais aussi la ville d’Iskandariya, Ă 50 km au sud de la capitale, ont Ă©tĂ© touchĂ©s. Cette vague d’attentats n’a pas Ă©tĂ© revendiquĂ©e, mais les groupes insurgĂ©s sunnites, dont Al-QaĂ®da en Irak, s’en prennent rĂ©gulièrement Ă la communautĂ© chiite, Ă la police et Ă l’armĂ©e, dans l’espoir de dĂ©stabiliser le gouvernement du Premier ministre Nouri al-Maliki, dominĂ© par les chiites. La violence n’a pas refluĂ© ces dernières semaines, alors que l’Irak s’apprĂŞte Ă marquer dans la plus grande discrĂ©tion le dixième anniversaire de son invasion par une coalition emmenĂ©e par les Etats-Unis. La semaine dernière, 87 personnes ont pĂ©ri dans des attentats. Et jeudi dernier, des hommes armĂ©s sont parvenus Ă mener une attaque spectaculaire contre le ministère de la Justice en plein Bagdad. L’explosion de trois voitures piĂ©gĂ©es et l’assaut contre le bâtiment ont fait 30 morts, selon le ministre de la Justice. Si elles continuent Ă ensanglanter le pays de façon quotidienne, les violences n’ont toutefois plus grand chose Ă voir avec le niveau qu’elles atteignaient aux heures sombres du conflit interconfessionnel, entre 2006 et 2008. Selon un nouveau rapport publiĂ© par l’ONG Iraq Body Count, basĂ©e en Grande-Bretagne, au moins 112 000 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s depuis le dĂ©but de l’invasion, le 20 mars 2003. A ces violences chroniques s’ajoute l’instabilitĂ© politique qui gangrène le pays. Depuis fin dĂ©cembre, la minoritĂ© sunnite, qui se dit lĂ©sĂ©e par la politique du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, manifeste en masse pour rĂ©clamer l’abrogation de lois antiterroristes dont elle estime faire les frais ainsi que la libĂ©ration de prisonniers qu’elle juge injustement emprisonnĂ©s. Dernièrement, les manifestants rĂ©clament aussi la dĂ©mission de M. Maliki.

R. I. / Agences