Irak : Les journalistes manifestent à Bagdad pour la liberté d’expression

Irak : Les journalistes manifestent à Bagdad pour la liberté d’expression

Les journalistes et intellectuels irakiens ont tenu vendredi à Bagdad une manifestation, inédite depuis 2003, en faveur de la liberté d’expression, à la suite de menaces à l’encontre d’un de leurs collègues et d’un retour de la censure sur les livres et internet.

« Oui à la liberté, non au bâillonnement de la presse, » ont scandé 250 personnes appartenant aux mondes de la culture et de la presse en défilant dans la rue Moutanabi, célèbre depuis des siècles pour ses librairies et bouquinistes. Il y a plus de mille ans, à l’époque des rois abbassides, les poètes y venaient déjà pour déclamer en public les vers qu’ils venaient de composer.



« En raison des attaques dont ils sont l’objet, les journalistes et employés dans les medias ont perdu 247 de leurs collègues (depuis 2003) et ceux qui sont présents aujourd’hui veulent dire haut et fort qu’ils ne courberont pas l’échine face aux menaces et aux intimidations », a affirmé le journaliste Imad al-Khafaji, qui lisait un communiqué de l’Observatoire de la liberté des journalistes (OLJ).

« Nous considérons que la liberté des journalistes doit être reconnue comme un droit sacré par toutes les religions et les conventions internationales et nous estimons qu’il faut respecter l’article 38 garantissant la liberté d’expression et ne pas mêler les journalistes aux disputes politiciennes », a ajouté Imad al-Khafaji, juché sur la base de la statue en bronze d’Abou Ettaïeb El Moutanabi (915-965), considéré comme l’un des plus grands poètes arabes.

Les intellectuels irakiens manifestaient à la suite des menaces proférées, selon eux, par un député chiite à l’encontre d’un collègue qui avait accusé son parti d’être derrière le hold-up sanglant d’une banque à Bagdad.

Par ailleurs, des récentes mesures du gouvernement irakien pour contrôler l’information, imprimée ou sur internet, inquiètent les milieux intellectuels qui craignent qu’elles ne réduisent comme peau de chagrin la liberté d’expression.

Il s’agissait de la première manifestation de ce genre depuis l’invasion américaine et le renversement du régime de Saddam Hussein en 2003.